Depuis début 2021, la loi européenne n’autorise plus d’envoyer des déchets plastiques non-triés en direction de pays plus pauvres, qui ne sont pas membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). À la fin de l’année dernière, l’UE a effectué un changement conséquent concernant son règlement datant de 2006 par rapport au transport des déchets. Ainsi, depuis début 2021, les lois sur l’exportation, l’importation et le transit des déchets plastiques ne sont plus du tout les mêmes. Depuis cette date, les pays faisant partie de l’Union Européenne n’ont plus la possibilité de transmettre des déchets plastiques aux pays ne faisant pas partie de l’OCDE. Néanmoins, il y a une exception par rapport au plastique devant être recyclé. Or, les conditions dans ce cas sont extrêmement rigoureuses. En plus de cela, et parallèlement à cette nouvelle législation, le contrôle du transport de déchets entre pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques sera nettement plus poussé, cela valant autant pour l’import que pour l’export.
Quel objectif ?
Le but politique se cachant derrière cette législation est simple : stopper l’envoi de déchets en direction des pays en développement. Ce concept plus que négatif, se caractérisant par la délégation du tri des déchets vers les pays plus pauvres, s’était imposée rapidement sur le continent européen et même à l’international. Ainsi, il y a trois ans, le contexte était tellement inégal que la Chine a décidé de ne plus être la « poubelle de la Terre ». C’est pourquoi le pays n’autorise désormais plus le transport de déchets à ses frontières.
Néanmoins, ce système a tout de même perduré dans d’autres pays en développement. Ainsi, pour l’année 2019, l’UE a effectué l’export de près de 1,5 million de tonnes de déchets plastiques, en direction de pays comme par exemple la Turquie, mais surtout vers des territoires asiatiques tels que exemple la Malaisie, l’Indonésie ou encore l’Inde.
UE : objectif d’être le premier continent « climatiquement neutre » d’ici 30 ans
Cette nouvelle législation permet à l’Union européenne d’assumer totalement la responsabilité de tous les déchets qu’elle conçoit. Ainsi, l’exportation des déchets plastiques est seulement possible avec des conditions poussées et sévères. Au final, l’export de déchets plastiques non triés en direction d’États non membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques n’est désormais plus autorisé. Pour beaucoup d’experts et de politiques, c’est une phase essentielle dans le combat face à la pollution des plastiques, le but étant une transition réussie afin d’aller en direction d’une économie circulaire.
Cette mesure fait aussi écho au Green Deal européen. Il s’agit d’un « pacte vert pour l’Europe » englobant la totalité des politiques stratégiques et budgétaires effectuées par l’Union Européenne pour l’instauration d’une économie propre et circulaire, de techniques de développement durable, afin de diminuer la pollution et pour la restauration ainsi que le sauvegarde de la biodiversité. Le but politique de l’Union européenne est d’être le tout premier continent « climatiquement neutre » d’ici 30 ans (2050 exactement).
Les matériaux conçus par l’humain pèsent autant que tout le vivant !
Cette nouvelle législation sur le transit des déchets plastiques prend encore plus de sens avec ce qui va suivre : la totalité de ce que le monde a conçu et conçoit se traduit par une masse (cela prend en compte les véhicules, les gratte-ciels etc.). Cela se distingue de ce qu’on appelle la biomasse d’origine naturelle : il s’agit du vivant sur la planète, ce qui va des arbres jusqu’aux insectes en passant par la faune.
Si on se fit aux études apparues dans Nature fin 2020, la masse de tout ce qui est conçu par l’être humain (il s’agit de la masse anthropique) est depuis l’an dernier « au point d’intersection ». En effet, depuis 2020, la masse anthropique est plus grande que la totalité de la biomasse vivante internationale. Inquiétant !