L’année dernière, les forêts primaires humides ont vu un territoire grand comme les Pays-Bas brûler. Ces forêts vierges, comme on les nomme souvent, n’existent désormais plus. Les causes ? Elles ont subi des feux ou on subit la déforestation. À titre de comparaison avec 2019, on constate une augmentation de près de 12 % malgré le ralentissement économique engendré par la pandémie de Coronavirus.
Déforestation : quel est le bilan de l’année écoulée ?
Global Forest Watch est un portail web offrant un accès presque en temps réel à des informations par rapport à la surveillance des forêts. La plateforme vient tout juste de délivrer le bilan de l’année dernière a été publié. Et malheureusement, les chiffres sont plutôt mauvais.
Ainsi, le couvert arboré des tropiques a vu environ 12,2 millions d’hectares disparaître dans la fumée. Dans ces derniers, il y a près de 4,2 millions d’hectares de forêts tropicales humides primaires qui se sont envolés dans la fumée. Cela correspond à un territoire grand comme celui des Pays-Bas. En comparaison avec 2019, c’est tout de même 12 % de plus.
Y a-t-il des motifs d’espoir ?
Sur la planète, les feux ont fait énormément de dégâts l’année dernière. Les meilleurs exemples sont ceux de l’Australie et de la Russie. Le premier pays a vu la perte de couvert forestier multiplié par neuf entre les années 2018 et 2020. Néanmoins, ces pays et ces phénomènes ne sont pas les uniques exemples de perturbations en lien avec le réchauffement climat ayant dégradé le couvert arboré de la Terre.
Les zones de l’Europe centrale et de l’Amérique ont vu leurs forêts connaître des tempêtes et des terribles invasions d’insectes. Cela prouve la grande relation qu’il y a entre les forêts et le réchauffement de la planète. Les forêts ont un impact considérable sur le climat en stockant ou en émettant du carbone (avec environ 2,64 gigatonnes de dioxyde de carbone l’année dernière, ce qui correspond à quasiment l’égal des émissions annuelles de 570 millions de véhicules en circulation). Les forêts sont évidemment de grandes victimes des évolutions du climat et surtout des variations de températures et du niveau de précipitations.
Quels sont les effets de la crise du Covid-19 ?
Dans son étude, le groupe Global Forest Watch se pose également des interrogations sur les conséquences de la pandémie de Coronavirus. Avec l’inactivité liée au Covid-19 (fermeture de lieux au public ou encore par exemple limitations des activités des gardes), les prélèvements illégaux sont en hausse. Pour ce qui est des conséquences de l’exode massive en direction des zones rurales, il est trop tôt afin de donner des conclusions. Or, on peut dire que les choix effectués par les pays afin de relancer leurs économies respectives à la suite de la crise pourraient engendrer des effets plus conséquents.
S’il y a un exemple particulièrement pertinent, c’est l’Indonésie. Là-bas, une multitude de mesures de préservation ont été décidées. Parmi elles, il y a notamment une prolongation des nouvelles licences de plantation de palmiers à huile ou encore un autre sur la transformation des forêts primaires et des tourbières (zones humides définies par la présence de mousses s’accumulant de façon progressive, nommées sphaignes, faisant naître ce qu’on appelle la tourbe, qui est un sol caractérisé par son extrême teneur en matière organique). Signalons aussi que différentes réformes soutiennent une exploitation durable des terres ou encore des accords de « non-déforestation » décidés par les industriels des milieux de la pâte à papier et du palmier à huile. Ainsi, avec toutes ces mesures et leurs effets, et pour la quatrième année de suite, le recul de la forêt primaire en Indonésie a diminué. Le pays a également enfin — depuis qu’il y a classification des informations depuis vingt ans — disparu du top 3 des pires élèves. Une preuve que de telles actions peuvent avoir une vraie conséquence positive.