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Réduction des GES : le ministère de l’agriculture publie son plan d’action climat, les ONG insatisfaites

Des vaches dans une prairie.

 

Sept mois après la demande du Premier ministre, Jean Castex, le ministère de l’agriculture et de l’alimentation a publié mercredi son « plan d’action climat ». Celui-ci doit permettre à la France d’atteindre ses objectifs de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Mais, la feuille de route présentée par Julien Denormandie ne satisfait pas pleinement les ONG de défense du climat.

En fin d’année dernière, le Premier ministre, Jean Castex, avait demandé à quatre ministères – Agriculture, Transition écologique, Economie et Finances, Cohésion des territoires – de rédiger une feuille de route censée permettre à la France de réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES). Baptisée plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), cette feuille de route s’inscrit dans la Stratégie nationale bas carbone. Elle vise en priorité la production alimentaire, qui représente un quart des émissions mondiales. Les GES du secteur alimentaire sont majoritairement issus de l’agriculture et surtout de l’élevage, à travers les rejets de méthane de bovins et les déjections.

Un plan en six axes

« Alors que la quasi-totalité de notre pays a été frappé par de violents épisodes de gel en avril dernier et que nous connaissons désormais chaque année de fortes périodes de sécheresse, le changement climatique est évidemment au cœur de nos préoccupations », a souligné le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, en introduction du PNACC. Ce plan se structure autour de six axes. Il souhaite en premier lieu accélérer le développement des pratiques agricoles permettant d’atténuer les émissions de gaz à effet de serre ; ensuite développer le potentiel de séquestration du carbone dans les sols et la biomasse forestière ; puis soutenir la demande et la consommation en produits alimentaires vers des pratiques à moindre impact environnemental.

Une amélioration de la certification HVE

Le PNACC vise aussi à accompagner l’adaptation des filières agricoles et forestières face aux conséquences du changement climatique ; à enseigner à produire autrement et innover avec la recherche et le développement agricole ; enfin multiplier les actions pour garantir un haut niveau d’écoresponsabilité. Sur le premier point, le ministère mise notamment sur la baisse de l’utilisation des engrais de synthèse, sur la méthanisation, l’accroissement des surfaces en agriculture biologique et à Haute valeur environnementale (HVE). Cette certification HVE fait l’objet de plusieurs critiques car perçue comme un label de « greenwashing ». Le ministère de l’Agriculture entend donc faire mieux en augmentant le potentiel de séquestration du carbone dans les sols agricoles, par exemple par la plantation de haies et la préservation des prairies permanentes.

Agrégat de politiques déjà existantes

Le PNACC a été transmis au Haut Conseil pour le Climat (HCC) pour avis. Il sera régulièrement actualisé au gré des nouvelles mesures ou de remarques formulées par le HCC et d’autres parties prenantes, selon un communiqué du ministère de l’Agriculture. Pourtant, ce plan constitue déjà une déception pour le Réseau action climat, qui fédère des ONG. Pour cette organisation, le Plan d’action climat n’est que l’agrégat de politiques déjà en place, sans rien de nouveau. « A moins d’un an des élections présidentielles, cette étape aurait dû être l’occasion de redresser la barre en matière de résilience et de lutte contre le changement climatique. Nous avons besoin de bien plus qu’un recyclage de l’existant », a-t-elle indiqué.

Des actions inutiles et des mesures absentes

Réseau action climat regrette d’abord la présence de certaines qui ne permettront pas de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Elles risquent même d’en émettre davantage. Il s’agit notamment du développement de la mention valorisante Haute Valeur Environnementale (HVE) et du Label bas carbone, qui ne contribuerait pas véritablement à l’effort climatique français. L’organisation note aussi l’absence de certaines mesures, dont celles sur les engrais azotés de synthèse, les émissions de méthane et la transition alimentaire.

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