Attention de l’ADEME : les emballages en bioplastique ne sont pas tous écologiques ! L’ADEME, l’Agence de la transition écologique, met en garde les consommateurs concernant l’utilisation des emballages en bioplastique, souvent considérés comme respectueux de l’environnement. Il est important de noter que seuls certains types d’emballages en bioplastique peuvent être compostés avec des déchets organiques de jardin, sans entraîner de problèmes.
Les emballages “compostables” ne résolvent pas le problème de la pollution plastique, avertit l’ADEME
Au fil des années, les emballages dits “compostables” ont envahi les rayons des supermarchés, devenant la norme pour de nombreuses marques qui cherchent à attirer les consommateurs préoccupés par la préservation de l’environnement et la réduction des déchets. Cette solution semble prometteuse : au lieu d’ajouter leur film alimentaire ou leur sac plastique à leur poubelle, ils peuvent les déposer directement dans le compost avec les déchets végétaux habituels, pour les réutiliser ultérieurement dans leur jardin ou potager. Un processus vertueux en apparence.
Cependant, dans un communiqué publié à la fin du mois de mai, l’ADEME, l’agence nationale de la transition écologique, a livré son verdict sur l’efficacité de ces matériaux biodégradables : “Choisir un emballage en plastique compostable ne constitue pas une solution pour faire face au problème de la pollution générée par les plastiques dans l’environnement.”
Les emballages biodégradables posent des défis de dégradation et ne sont pas écologiques, avertit l’ADEME
L’ADEME souligne que les emballages biodégradables nécessitent des conditions spécifiques et difficiles à contrôler (température, humidité, présence de micro-organismes…) pour se dégrader, et le processus est généralement beaucoup plus lent que celui des véritables biodéchets tels que les épluchures ou les restes alimentaires. De plus, l’agence environnementale s’inquiète de la confusion causée par les termes “biodégradable” ou “compostable”, qui suggèrent à tort que ces déchets n’ont aucun impact sur l’environnement. Il est peu probable que ces matériaux se dégradent efficacement dans la nature s’ils sont rejetés le long des routes ou enfouis dans le sol, ce qui en ferait des déchets plastiques comme les autres.
L’ADEME souligne également que “les emballages en plastique compostable n’ont pas de valeur fertilisante en eux-mêmes”. En raison de tous ces inconvénients, l’agence recommande aujourd’hui de jeter ces matériaux dans la poubelle jaune plutôt que dans le compost. Les seuls emballages qui peuvent être utiles à la maison sont les sacs en plastique (qui peuvent être utilisés, par exemple, pour collecter les déchets organiques de la cuisine) ou les dosettes de café composées à 95% de papier naturel.
Des études aux États-Unis confirment les résultats préoccupants
De manière coïncidente, ce communiqué de presse vient corroborer les conclusions d’une étude américaine publiée dans la revue en ligne Plos One. Des chercheurs de l’Institut océanographique Scripps, basé à San Diego, ont examiné le comportement des bioplastiques dans l’environnement marin. Les résultats sont sans appel : la plupart des emballages utilisés dans le commerce sont restés intacts dans l’eau de mer pendant une période de 14 mois.
Les scientifiques soulignent particulièrement l’acide polylactique utilisé dans la composition de la plupart des sacs, boîtes et barquettes estampillés “biodégradables” que l’on trouve sur le marché. Cependant, les fabricants omettent de préciser qu’une température minimale de 60°C est requise pour que ce polymère commence réellement à se décomposer. Ainsi, seuls les environnements de compostage parfaitement maîtrisés peuvent permettre à ces emballages de tenir leurs promesses.