La santé des habitants des zones montagneuses peut nous en apprendre beaucoup, compte tenu du fait que 80 millions de personnes vivent à plus de 2 500 m d’altitude. Il est remarquable de constater que seulement 8 % de la population mondiale s’est installée à plus de 1000 m, tandis que 1,5 % vit à plus de 2000 m.
Le réchauffement climatique mondial entraîne une diminution des chutes de neige et une augmentation des précipitations sous forme de pluies diluviennes dans les régions montagneuses. Cette évolution des précipitations rend les montagnes extrêmement vulnérables aux effets du changement climatique, entraînant une augmentation des catastrophes naturelles dans cet environnement fragile.
Le réchauffement : cause majeure de phénomènes extrêmes
Il est devenu évident que le changement climatique est responsable de l’augmentation des événements climatiques extrêmes tels que les sécheresses, les ouragans et les pluies torrentielles. Cependant, les régions montagneuses sont particulièrement affectées par ce phénomène, car les chutes de neige sont remplacées par des précipitations sous forme de pluie en raison de l’élévation des températures.
Cela entraîne des conséquences significatives dans ces environnements spécifiques, car les montagnes, qui sont habituées à accueillir de grandes quantités de neige, deviennent très vulnérables aux précipitations extrêmes.
Il est estimé qu’une augmentation d’un degré Celsius entraînerait une augmentation de 15 % des précipitations en pluie dans les zones montagneuses.
Un quart de la population internationale habite en montagne
D’après un article publié dans la revue Nature, une augmentation de seulement un degré de la température mondiale entraînerait une augmentation d’environ 15 % du volume des précipitations dans les zones de haute altitude. Il est important de noter que cette augmentation des précipitations ne serait pas uniforme tout au long de l’année.
Au lieu de cela, on observerait des épisodes extrêmes caractérisés par de fortes pluies localisées sur une période de quelques heures ou quelques jours. Ces conditions favoriseraient la survenue d’inondations dévastatrices, l’érosion des sols, les glissements de terrain et les coulées de boue. Environ un quart de la population mondiale vit en région montagneuse ou au pied des montagnes, et de plus en plus de personnes seront confrontées à ces catastrophes naturelles.
Vulnérabilité des montagnes de l’ouest des USA
L’évolution des précipitations affecte toutes les chaînes de montagnes, mais certaines sont plus vulnérables aux épisodes de pluies extrêmes prévus d’ici la fin du siècle. C’est particulièrement le cas des montagnes de la côte pacifique d’Amérique du Nord, telles que les Cascades et la Sierra Nevada. En revanche, les Rocheuses et les Alpes seraient moins impactées. Cette différence est attribuée aux températures actuelles légèrement inférieures à 0 °C dans les montagnes de l’ouest américain, les rendant plus sensibles aux légères variations de température. Ainsi, les précipitations passeraient plus facilement de l’état neigeux à l’état pluvieux dans ces régions, contrairement aux montagnes avec des températures généralement plus basses.
Les auteurs de l’étude souhaitent que ces nouvelles informations soient prises en compte dans les modèles climatiques des régions montagneuses. Ils soulignent également l’urgence de développer des infrastructures spécifiques dans ces zones afin de protéger les populations des risques naturels croissants associés à l’évolution des précipitations.