Coronavirus : une progression inquiétante
23 janvier 2020Alors que le nombre de décès augmente, plusieurs villes ont été mises en quarantaine dans le but de stopper la progression du coronavirus. Une progression inquiétante qui fait écho à celle du SRAS il y a plus de 17 ans de cela.
Une progression qui alerte
Alors que les autorités chinoises viennent d’annoncer une progression de l’épidémie, notamment avec le premier mort hors du berceau, plusieurs autres villes viennent d’être mises en quarantaine. De quoi rappeler l’épidémie de SRAS de 2003. Et si les circonstances sont différentes le fond n’est reste pas moins le même : la progression constante d’un virus malgré les différentes mesures. Car ce sont 3 autres nouvelles villes qui viennent d’être mises en quarantaines aujourd’hui, et ce dans le but d’endiguer la diffusion du virus à l’échelle chinoise, puis mondiale. Si Wuhan a été la première ville mise en quarantaine, Huanggang (7,5 millions d’habitants) et Ezhou, viennent-elles aussi d’être réduites à l’état de confinement. Une progression du virus qui alerte d’autant plus en cette période de Nouvel An chinois où les échanges et les manifestations sont habituellement assez conséquents. Au total, ce serait déjà 18 personnes qui auraient succombé à ce virus depuis le début de l’épidémie.
Le SRAS et ses leçons
Sans être vraiment connoté au SRAS le coronavirus, rappelle trait pour trait ce qu’il s’était passé en 2003 avec l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère, acronyme du SRAS. Un virus dont l’épidémie avait mal été endiguée et gérée de mauvaises façons, c’est ce que rappelle Stéphane Gayet dans l’Atlantico ce 23 janvier “la gestion n’avait pas été satisfaisante, les autorités chinoises avaient dû faire appel mais assez tardivement à des experts étrangers – dont ceux de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – et avaient beaucoup appris de cette mauvaise gestion“.
Une gestion mais surtout un passé et des leçons qui pourraient permettre aux autorités chinoises de mieux faire face à cette épidémie qui pourrait dépasser les frontières. Car c’est un fait à l’époque du SRAS l’état chinois n’était pas en mesure de faire face à une telle menace, non seulement sur le plan technique mais aussi sur le plan logistique. 17 ans après la donne pourrait être différente, c’est ce qu’affirme Stéphane Gayet, toujours dans l’Atlantico “si l’on compare la cinétique de l’information et particulièrement microbiologique de 2019-2020 à celle de 2003, on voit une différence appréciable.” Une évolution non négligeable de la Chine dans ce domaine qui pourrait permettre une meilleure gestion face à un foyer infectieux qui s’étend de plus en plus.
Un impact économique déjà visible
Si l’impact humain commence déjà à être lourd, l’impact économique se fait déjà sentir sur les marchés depuis quelques jours. CAC 40, comme Dax allemand, Dow Jones à Wall Street ou FTSE à Londres ne cessent de reculer pour atteindre des niveaux pas vus depuis décembre. Dans cette veine le prix du baril ne cesse lui aussi de perdre sur les marchés. Les investisseurs limitent au maximum leur mouvement et font donc des marchés boursiers et internationaux, des places souvent dans le rouge, qui perdent pas mal. Dans cette veine le secteur du luxe et du tourisme sont donc de facto, particulièrement touchés. Et si le coronavirus ne semble qu’à ses débuts, marchés comme investisseurs s’inquiètent déjà. Le SRAS avait déjà coûté pas mal à l’économie mondiale en 2003, on estime d’ailleurs les pertes à plus de 40 milliards de dollars. De quoi mettre en avant l’impact économique, humain et social qu’entraîne de telles épidémies, dans le cas où elles ne sont pas contenues. Si à l’heure actuelle rien n’est sûr, ne demeure pas moins que la croissance à l’échelle planétaire pourrait d’ores et déjà subir un arrêt plus que conséquent. Comme le précise Michel Ruimy dans l’Atlantico, “la croissance mondiale pourrait pourtant être davantage affectée que lors de la précédente crise du SRAS”. Dans une conjoncture complexe pour l’Asie notamment la Chine qui voit son économie ralentir, cette nouvelle épidémie pourrait porter un sacré coup à l’économie mondiale, plus que tout autre épidémie par le passé.