Alaska : la fonte des glaces impacte les tremblements de terre
31 mars 2021Au Groenland, la fonte des glaciers est rapide. La cause, on la connaît tous : le réchauffement climatique. Par exemple, le célèbre glacier Helheim est actuellement en phase de vêlage. Cela signifie qu’il est en train de concevoir des icebergs. Il s’agit de l’un des trois plus massifs du Groenland.
Fonte de la glace et terre instable
En 1958, un tremblement de terre (dont la magnitude était de 7,8) a frappé de façon extrêmement violente la région de l’Alaska. De nos jours, des scientifiques affirment que la puissance de ce séisme tout comme le lieu et l’instant auquel il est arrivé pourraient avoir subi l’influence de la fonte des glaces.
En Alaska, il y a les glaciers les plus massifs au monde. Certains font des centaines et des centaines de kilomètres carrés et l’épaisseur peut aller jusqu’à des centaines de mètres. Ainsi, la terre peut tout simplement céder sous le poids et plier. Néanmoins, depuis 200 ans, on observe une fonte conséquente des glaciers, s’accélérant ces dernières décennies avec le réchauffement climatique. Par conséquent, ces derniers ont déjà connu la perte de plus de 5 000 km3 de glace. Conséquence : l’Alaska remonte, produisant un tremblement de terre.
Comment ce phénomène lié au réchauffement fonctionne-t-il ?
Le soulèvement a lieu en deux temps, comme l’affirme un expert à l’université de l’Alaska à Fairbanks (ville située aux USA). En premier, il y a ce qu’on appelle l’effet élastique. Il s’agit d’un phénomène quand la terre monte de façon instantanée à la suite de la disparition d’une masse de glace. En second temps, le manteau reprend sa position dans le nouvel espace libéré, cela se faisant beaucoup plus lentement. C’est ce dernier phénomène qui impacte l’instant et la zone où des tremblements de terre d’une magnitude 5,0 ou plus ont lieu dans le sud de l’Alaska.
À savoir : un tsunami engendré par un tremblement de terre a supprimé toute la végétation des collines ainsi que des montagnes au-dessus de la célèbre baie de Lituya (fjord des États-Unis), il y a plus de 60 ans (exactement en 1958).
Quelle est la situation en Alaska ?
Il faut savoir que le sud de l’Alaska est présent à la frontière entre la plaque continentale nord-américaine et la plaque du Pacifique. L’une s’intégrant sous l’autre à une allure d’à peu près cinq centimètres chaque année. Par exemple, c’est deux fois plus que ce qui se déroule avec la réputée faille de San Andreas, dans l’État de Californie (situé aux États-Unis). Les tremblements de terre y sont par conséquent récurrents. Et selon les experts, ils sont liés à l’élévation annuelle des terres d’environ quatre centimètres (au sud-est de l’État).
Le mouvement des plaques tectoniques demeure évidemment le moteur majeur de la sismicité. Néanmoins, le repositionnement du manteau après la fonte des glaces rend plus possible que les failles présentes dans la zone rouge franchissent leur limite de contrainte. Cela semble notamment s’être déroulé il y a fort longtemps, en 1958. Les experts garantissent que la plus conséquente perte de glace s’est déroulée à proximité de l’épicentre d’un puissant tremblement de terre de magnitude 7,8 qui a engendré un incroyable glissement de terrain. Et, dans la baie de Lituya Bay en Alaska, un terrifiant tsunami avait dévalé plus de 500 mètres à flanc de montagne. On a d’ailleurs qualifié ce dernier de mégatsunami.