La contraception désormais gratuite pour les femmes de 18 à 25 ans
11 septembre 2021
Jusqu’ici accordée aux jeunes filles mineures, la gratuité de la contraception va s’étendre bientôt aux femmes de 18 à 25 ans. C’est ce qu’a annoncé jeudi sur France 2 le ministre de la Santé, Olivier Véran. Il justifie cette mesure par le recul du recours à cette méthode pour des raisons financières.
Une prise en charge de tout ce qui va avec
Le ministre de la Santé, Olivier Véran a annoncé jeudi sur France 2 que la contraception sera gratuite pour les femmes de 18 à 25 ans, à compter du 1er janvier 2022. Il dit avoir pris cette mesure à la suite d’un constat fait avec les autorités scientifiques : un recul de la contraception chez un certain nombre de jeunes femmes pour raisons financières.
M. Véran a précisé qu’« Il y aura une prise en charge de la contraception hormonale, du bilan biologique qui peut aller avec, de la consultation de prescription et de tous les soins » associés. Ce qui signifie que les bénéficiaires auront droit au remboursement du diaphragme, du stérilet et de la pilule comme moyen contraceptif. Mais, le ministère doit encore indiquer le type de dispositifs ou méthodes concernés par la gratuité. Aussi, il doit se prononcer sur les préservatifs féminins, qui n’ont pas été mentionnés.
Baisse du recours à l’IVG
L’ élargissement de la gratuité représente un effort de 21 millions d’euros par an, a estimé Olivier Véran. Selon lui, la barre a été fixée à 25 ans parce que cet âge correspond à davantage d’autonomie, en termes de vie économique, sociale et de revenu. « C’est aussi l’âge où l’on va quitter définitivement la complémentaire de santé de son foyer », a ajouté le ministre.
Pour rappel, la mesure ne concernait que les jeunes filles de moins de 18 ans. Précisement depuis 2013 pour celles de 15 à 18 ans. Ce qui a permis de baisser nettement le taux de recours à l’IVG (interruption volontaire de grossesse) de 9,5 à 6 pour 1000 entre 2012 et 2018. Et depuis août 2020 pour les moins de 15 ans. Une dernière extension que le gouvernement a justifié par un constat alarmant : près de 1000 jeunes filles de 12 à 14 ans tombent enceintes chaque année en France. Et parmi ces grossesses, 770 se terminent par une IVG.
Égalité d’accès et lutte contre la précarité
Sans surprise, l’annonce de la gratuité de la contraception jusqu’à 25 ans a été saluée comme une « bonne nouvelle » par le mouvement du Planning familial. Celui-ci se bat depuis de nombreuses années pour les droits des femmes en France. Sa co-présidente Caroline Rebhi a relevé que « c’est une première étape ». Mais qu’« on pourrait même aller jusqu’à 30 ans parce qu’aujourd’hui, la précarité ne fait qu’augmenter ».
Aussi, la responsable perçoit la mesure comme une réponse « aux inégalités d’accès à la contraception un peu partout ». En effet, les femmes de 18 à 25 n’auront plus besoin de se rendre dans un centre de planification pour en bénéficier. Par ailleurs, elles pourront y avoir accès de façon anonyme. Une possibilité qui évite aux jeunes filles de parler de leur sexualité à leurs parents. Un sujet qui rélève encore du tabou dans de nombreuses familles.