Inédit : Il pleut au sommet du Groenland !
20 septembre 2021Voici un autre signe flagrant du bouleversement du climat : les températures ont franchi le seuil de 0 degrés au sommet du Groenland, situé à 3216 mètres d’altitude, rendant par conséquent possible la survenue de précipitations pluvieuses.
Un épisode inédit
Les météorologues le répètent tous : Il y a encore quelques décennies, un tel évènement au sommet du Groenland aurait été tout simplement inimaginable. Or, un samedi d’août, cela est devenu réalité. De la pluie s’est abattue sur le Summit Camp de sept heures du matin à midi. Il s’agit de la station de recherche présente au sommet de la calotte glaciaire de cette zone autonome du Danemark.
La pluie n’a jamais été vue sur cette zone, présente à plus de 72 degrés de latitude Nord, et trônant à 3 216 mètres d’altitude. Ce phénomène est survenu à cause du réchauffement de la température dans ce lieu hostile à la vie. Au final, le 14 août 2021, la température fut au-dessus de 0 degré durant neuf heures. En une décennie, c’est seulement la troisième fois que cela survient. La température la plus haute enregistrée fut au final 0,48 degré.
Fonte de glaces accélérée
Durant les heures suivantes, les précipitations pluvieuses sont survenues et des gouttelettes d’eau sont apparues sur des superficies à proximité du camp, comme l’ont dévoilé des experts présents sur place. Puis, les températures ont diminué via un ciel dégagé, mettant un terme à cet évènement unique. En soirée, la température est revenue à – 8,5 degrés, plus classique pour une moyenne des températures d’août (qui correspondent à -14 degrés).
L’air chaud mais aussi l’humidité ont été amenés dans la zone par une dépression située à l’ouest du Groenland mais également par des fortes pressions au sud-est. Avec pour autre effet une fonte des glaces rapide, qui, au même titre que début août, est arrivé à 872 000 kilomètres carrés le 14 août, 754 000 kilomètres carrés la journée qui suit et 512 000 kilomètres carrés le 16 du même mois. Si on se fie au groupe National Snow and ice data center, la superficie aérienne de la fonte de surface pour cette année jusqu’au 16 août se révèle être de 21,3 millions de kilomètres carrés, ce qui est situé nettement au-dessus de la moyenne de 18,6 millions de kilomètres carrés pour les années 1981 à 2010.
Pluie et températures positives : cocktail explosif
Ces précipitations ont engendré une fonte conséquente au sommet et le long de la côte sud-est de la calotte glaciaire lors de ce week-end totalement inédit. Le taux de masse de glace a même décru sept fois plus rapidement que la moyenne quotidienne pour cette période de l’année.
Si la pluie accélère la fonte des neiges, elle joue aussi un rôle au niveau de la perturbation de la dynamique de la calotte glaciaire à plus long terme. L’eau devient plus sombre et capture par conséquent plus l’énergie du soleil en comparaison à la neige blanche. Néanmoins, en gelant, elle peut aussi concevoir un plancher lisse. Ainsi, l’eau de fonte ne va pas pénétrer sous la surface. Cela optimise les inondations engendrant une fonte encore plus conséquente.
Cet évènement unique vient s’intégrer à la récente vague de chaleur s’étant déroulée au Groenland en juillet, ayant pour conséquence une perte d’environ 8,5 milliards de tonnes de masse superficielle en une unique journée. Cela fait grandir les peurs par rapport à l’accélération de la grimpée des eaux à l’international.