Les prédateurs marins majeurs ont des difficultés d’adaptation au bouleversement du climat
16 mai 2022Les grands prédateurs marins éprouvent des difficultés à faire face au bouleversement du climat. Il y a deux ans, les océans ont pris environ vingt sextillions de joules. Il faut savoir que cela est inédit depuis 1955. Ainsi, la température de l’océan n’a jamais été aussi haute.
Les grands prédateurs marins font partie des espèces marines éprouvant le plus de difficultés à intégrer le réchauffement des océans, puisque le climat progresse plus rapidement que leur possibilité de perdurer dans un nouvel environnement.
Réchauffement global des océans
L’année dernière a été marquée par un record global de chaleur océanique et de multiples périodes de « canicules » sous-marines. Si on se fie à un rapport signé de l’Université Rutgers, apparu dans le célèbre journal Proceedings of the Royal Society, le bouleversement du climat engendre une baisse du taux de poissons dans les océans et changera les relations entre les grands prédateurs marins et les proies.
Les plus grandes espèces vont devoir s’adapter. Effectivement, ces derniers vont devoir trouver un autre lieu d’habitat afin de pouvoir continuer à s’alimenter, au même titre que les grandes pêcheries internationales. Un danger alourdi à cause de la surpêche, qui deviendra omniprésente n’importe où sur la planète dans les années à venir : vu qu’il n’y aura plus autant de poissons, mais de plus en plus d’humains, le souci de la surpêche deviendra conséquent. Les pourcentages de poissons et de crustacés ne parviendront plus à un renouvellement aussi rapide puisque le réchauffement, mêlé au besoin grandissant de nourriture, va détruire une majeure partie de la population marine si on se fie aux prévisions des experts.
Des conséquences sur le comportement des grands prédateurs
Le rapport se penche également sur les relations trophiques de la vie marine : ce sont des chaînes alimentaires mêlées entre elles dans un écosystème, ici, le milieu marin. Les experts ont cherché à savoir de quelle façon le besoin de nourriture impacte les migrations des espèces.
Les spécialistes ont pensé et conçu un « modèle de réseau trophique » qui intègre des aspects comme le métabolisme de centaines d’animaux marins, leur grandeur et croissance, et les plages de température adéquates à chaque espèce.
En prenant en compte le bouleversement du climat, leur modèle a dévoilé que c’est le lien proie-prédateur qui rend difficile le savoir-faire des espèces pour réagir vite face à l’augmentation des températures. Ces derniers ont aussi découvert que les prédateurs plus grands demeurent sur une plus longue durée dans leurs zones d’habitats historiques en comparaison aux petites espèces, malgré le réchauffement climatique.
Un sort moins médiatisé
Tandis que la mort des coraux en raison du bouleversement du climat est un sujet connu des experts et de tous, le futur des grands prédateurs, souvent mal-aimés, est un thème bien moins populaire. Les requins, notamment, seront amenés à migrer afin de s’alimenter correctement. Néanmoins, si on se fie aux dires de l’Université américaine de l’État du New Jersey Rutgers, ces derniers seront également ceux qui auront le plus des difficultés à s’adapter, puisque malheureusement le climat progresse plus rapidement que leur capacité de relocalisation dans un nouvel environnement.
Les modèles dont se servent les experts dans le but de définir leurs migrations dévoilent que les espèces marines devront, de façon continuelle, migrer d’un endroit à l’autre (en direction des pôles) afin de se reloger. Le phénomène devrait survenir dans les 200 prochaines années. D’ailleurs, même après deux siècles, les grands prédateurs demeureront à la traîne par rapport à la rapidité des variations de température, essentiellement ceux qui se situent tout en haut de la chaîne alimentaire.