De Beers ne commercialise pas de diamants liés à des conflits

De Beers ne commercialise pas de diamants liés à des conflits

24 septembre 2022 0 Par Adrien Rimena

Alors que les rumeurs de ventes sécrètes de diamants russes bouleversent le marché mondial, De Beers confirme que la quasi-totalité de ses pierres ne sont pas liées à des conflits. Pour obtenir ce resultat, le groupe a mis en place une blockchain qui garantit la provenance de sa production.
En mars 2022, les Etats Unis ont interdit les importations de diamants russes. Cette mesure visait en particulier la firme d’État Alrosa, qui produit 90 % des pierres russes et pèse pour 40% du marché mondial. Depuis lors, les grands détaillants et les entreprises du luxe sont censés se détourner de la production venant de Russie. Mais l’industrie du diamant continuerait les transactions sous radar, selon certaines informations. Un groupe de fournisseurs indiens et belges, notamment, feraient circuler d’énormes quantités à des taux avantageux en Europe et aux Etats Unis.

Pas de pierres russes dans le portefeuille de De Beers

Soupçonné comme tous les autres groupes miniers de se prêter à ce jeu vicieux, De Beers précise qu’il n’a aucune exploitation en Russie. Ses activités se déroulent essentiellement au Canada, en Namibie, au Botswana et en Afrique du Sud. Les pierres russes ne font donc pas partie de son portefeuille. Cependant, la filiale d’Anglo American profite bien des sanctions contre le grand concurent Alrosa. En effet, les grands détaillants se tournent désormais vers De Beers, second plus grand producteur de diamants bruts avec 30% de la production mondiale.

Avec la plateforme Tracr TM, une transparence à 100%

Ces clients expliquent leur choix par la confiance qu’ils ont en la compagnie sud-africaine. Celle-ci commercialiserait des pierres de qualité et totalement tracées. Ainsi, il h’y aurait aucun diamant de sang dans son portefeuille. Comme le confirme le PDG de De Beers, Bruce Cleaver, qui affirme que 99% des gemmes de son groupe ne sont pas liées à des conflits. En effet, grâce à la plateforme Tracr TM, l’entreprise fournirait une assurance de provenance pour 100 % de ses diamants. Et cela de la source au stockage, en passant par les sightholders (détaillants autorisés de De Beers). Déployé à grande échelle en mai dernier, ce programme innovant fait d’elle un fournisseur privilégié des grands groupes de luxe.

Impossible d’altérer le diamant tout au long de la chaîne de valeur

Tracr TM s’appuie sur la technologie des registres distribués pour une sécurité et une confidentialité avancées des données. Outre la blockchain, elle repose sur l’intelligence artificielle et l’internet des objets. Cette solution offre ainsi aux participants un contrôle total de l’utilisation et de l’accès à leurs propres informations. Ces détaillants apprécient particulièrement le fait qu’un tiers ne peut altérer leurs données lorsque le diamant progresse dans la chaîne de valeur.

Si De Beers fait figure de référence dans le secteur, Bruce Cleaver espère toutefois que l’industrie du diamant pourra un jour créer un projet collaboratif pour obtenir un dossier complet et unique du voyage des diamants. Pour l’heure nous en sommes encore loin…En attendant, son groupe connait une croissance continue. Pour le septième cycle des enchères de 2022 (du 15 au 30 août), il a enregistré une hausse de 21 % des ventes par rapport à la même période l’an dernier, pour atteindre 630 millions de dollars. Cependant, sa production a chuté de 4% sur un an, à  7,9 millions de carats.