L’Australie va concevoir un parc marin aussi grand que l’Espagne !
17 juin 2023Au large de la côte ouest de l’Australie, les populations de mollusques et d’oursins sur les récifs rocheux de l’île Rottnest ont connu une diminution significative. Cette baisse est principalement attribuée à l’augmentation des températures océaniques. D’après une étude récente réalisée par des chercheurs de l’Université Curtin en Australie, l’élévation des températures de l’Océan Indien est responsable de la disparition d’un grand nombre d’animaux invertébrés, tels que les mollusques et les oursins, qui habitent l’île Rottnest, située à 20 km à l’ouest de Perth. Il est crucial d’agir rapidement pour protéger la biodiversité unique de l’Australie.
Dans le cadre de ces efforts, Canberra a annoncé la création d’un parc marin de la taille de l’Espagne autour de Macquarie Island. Cet îlot se trouve à une distance d’environ 1 500 km au sud-est de la Tasmanie.
Une augmentation x3 de la superficie
Le gouvernement australien a présenté un projet ambitieux visant à tripler la taille du parc marin de Macquarie Island, qui mesure actuellement 162 000 km2. Cela porterait la superficie totale de la zone protégée à 475 465 km2. Selon la ministre australienne de l’Environnement, Tanya Plibersek, la zone sera entièrement fermée à la pêche, à l’exploitation minière et à d’autres activités extractives. Cependant, les activités de pêche existantes ciblant la légine australe, un poisson carnassier, pourront continuer.
Un havre de paix pour la flore et la faune
Située à 1 483 km au sud-sud-est de la Tasmanie et à mi-chemin entre l’Australie et l’Antarctique, Macquarie Island abrite des manchots royaux, des otaries à fourrure et un centre scientifique qui accueille entre 20 et 40 personnes tout au long de l’année. Tanya Plibersek souligne que c’est un lieu exceptionnel pour la faune et la flore, essentiel à la reproduction de millions d’oiseaux marins, de phoques et de pingouins.
Les groupes de défense de l’environnement soutiennent cette initiative, craignant que la zone ne devienne une cible d’exploitation minière des fonds marins et de pêche commerciale non durable.
Mesures climatiques ciblant les principaux pollueurs
Parallèlement, le jeudi 30 mars, l’Australie a adopté des lois sur le climat visant à contraindre les plus gros pollueurs, tels que les mines de charbon, les fonderies et les raffineries, à réduire leurs émissions d’environ 5 % par an. Selon Tommy Wiedmann, expert en développement durable à l’Université de Nouvelle-Galles du Sud, c’est la première fois que la réduction des émissions de gaz à effet de serre est inscrite dans la loi australienne.
Ces mesures s’appliquent à environ 215 grandes installations industrielles, chacune produisant plus de 100 000 tonnes de gaz à effet de serre par an. Elles représentent l’engagement central de l’Australie à atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050. Selon le gouvernement, en obligeant ces installations à réduire leurs émissions de 4,9 % par an, il sera possible de prévenir le rejet de 200 millions de tonnes de carbone dans l’atmosphère au cours de la prochaine décennie.
Tommy Wiedmann a déclaré : “C’est évidemment une avancée positive. Nous avons maintenant une politique climatique”. Le gouvernement affirme que ce plan mettra fin à une décennie de disputes politiques qui ont entravé à plusieurs reprises les initiatives de lutte contre le changement climatique.