Climat : le plan anti-Trump se prépare
3 novembre 2024La perspective d’un retour de l’ancien président à la Maison Blanche mobilise les diplomates et autres acteurs du climat décidés à préserver les acquis des États-Unis dans ce secteur.
En marge de la COP29 prévue dans quelques jours à Bakou, dans la capitale azerbaïdjanaise, un autre sujet hante les esprits des personnes engagées pour la préservation du climat aux États-Unis et au-delà. Il s’agit de la possibilité de voir le candidat républicain Donald Trump élu président au terme du scrutin prévu le 5 novembre.
Cette hypothèse serait en effet une mauvaise nouvelle pour l’action climatique mondiale au regard des prises de position de l’ancien président sur la question. Pire, le candidat républicain que l’on ne saurait qualifier de « phare pour l’environnement », a promis de jeter aux orties un certain nombre d’engagements pris par les États-Unis vis-à-vis de la problématique climatique.
Le plus significatif étant l’Accord de Paris, dont il avait d’ores et déjà retiré Washington lors de sa première présidence entre 2016 et 2020. “Les dirigeants mondiaux ont tiré une leçon de leur première expérience avec Trump“, indique Jake Schmidt, conseiller principal du Fonds d’action NRDC, un groupe environnemental, dans les colonnes de Bloomberg.
La diplomatie climatique en mode survie
De fait, les discussions se multiplient en coulisses à travers le monde afin de se préparer à toutes les conséquences éventuelles d’une nouvelle présidence Trump, selon divers acteurs interrogés par le quotidien américain.
Surtout, la communauté internationale ne veut pas être prise au dépourvu comme en 2016, quand la nouvelle de l’élection de Donald Trump avait sidéré les négociateurs climatiques à Marrakech, au Maroc.
D’autant qu’une sortie américaine de l’Accord de Paris mettrait cette fois-ci moins que les trois ans précédemment pris, pour devenir effectif. Le monde craint également un retrait américain de la Convention-cadre des Nations unies sur le climat (CCNUCC).
La Chine en embuscade
Même si les modalités d’une telle décision demeurent moins certaines que celles concernant l’Accord de Paris. Les tractations en cours entre simulations de crise et jeux de rôle politique consistent, selon Bloomberg, à concocter un “plan B” susceptible de permettre à un ou d’autres pays de porter le leadership climatique mondial.
À cet effet, la Chine, plus important émetteur de dioxyde de carbone au monde, juste devant les États-Unis, pourrait se positionner, estime David Waskow du World Resources Institute, toujours à Bloomberg. Serait-ce du goût de Washington, son pire adversaire ?
La question reste posée alors que les rencontres entre grands acteurs diplomatiques s’accélèrent dans plusieurs capitales du monde, renseigne Bloomberg.