L’Australie face à un avenir climatique incertain

L’Australie face à un avenir climatique incertain

20 septembre 2025 0 Par La rédaction

Un rapport alarmant annonce des risques climatiques “en cascade, cumulatifs et simultanés” imminents pour le pays. De quoi mettre les gouvernants face à leur responsabilité dans le cadre d’une transition plus urgente que jamais.

Apocalyptique, effrayant ou terrifiant ? Il y a une multitude de qualificatifs pouvant décrire le rapport révélé le 15 septembre 2025 et adressé au gouvernement australien. Et tous instillent ce même sentiment de crainte tant les projections font froid dans le dos.

Selon le document, aucun des 27 millions d’Australiens ne pourrait échapper aux effets du changement climatique. La montée du niveau de la mer devrait ainsi impacter plus d’1,5 million de personnes vivant dans des zones qui seront touchées par les eaux d’ici à 2050.

À cela s’ajoutent l’érosion accélérée et d’autres impacts liés au climat. Dans le nord, les communautés isolées et les banlieues extérieures sont particulièrement susceptibles de subir de multiples risques de catastrophes naturelles.

Les zones urbaines ne seront pas épargnées. Les banlieues occidentales de Sydney et d’autres capitales connaîtront des vagues de chaleur prolongées avec tous les impacts sanitaires concurrents que cela implique. De quoi faire bondir les décès liés à ce phénomène de plus de 400% par rapport au niveau actuel si le réchauffement mondial atteint 3°C.

Un coût économique considérable en cas d’inaction

Selon le Climate Council, l’exposition à la chaleur nuirait à la productivité des travailleurs, réduisant la production économique globale de 135 à 423 milliards de dollars d’ici 2063. les dépenses moyennes du gouvernement australien pour la récupération après catastrophe pourraient être presque sept fois plus élevées d’ici 2090.

L’agriculture, la construction, l’industrie manufacturière et l’exploitation minière seraient les secteurs les plus touchés, perdant l’équivalent de 700 000 jours de travail supplémentaires chaque année d’ici 2061, d’après ce scénario.

D’ici 2050, jusqu’à 70 % des espèces végétales indigènes pourraient faire face à des conditions en dehors de leur plage climatique actuelle. Cela risque provoquer la perte d’espèces et l’effondrement des écosystèmes.

Un plan national d’adaptation en réponse

« Nous vivons le changement climatique en ce moment. Ce n’est plus une prévision, une projection ou une prédiction. C’est une réalité qui se produit en direct, et il est trop tard pour en éviter toutes les conséquences », alerte le ministre du changement climatique australien, Chris Bowen.

Si le gouvernement travailliste de centre-gauche a dirigé 3,6 milliards de dollars australiens vers des programmes d’adaptation climatique depuis son arrivée au pouvoir, afin de réduire les émissions de carbone de 43 % d’ici 2030, il n’en a pas moins fini avec les énergies fossiles.

L’exemple le plus criant reste la prolongation pour quarante ans du projet North West Shelf, immense complexe industriel produisant plus de 10 millions de tonnes de gaz liquéfié et de pétrole annuellement.

« Nous pouvons choisir un avenir meilleur en réduisant plus fortement et plus rapidement la pollution dès maintenant », réagit Amanda McKenzie, directrice générale de l’ONG Climate Council, citée par Le Monde.