L’îlot de fraîcheur : une solution efficace contre la canicule
30 juin 2023Alors que l’été approche, la question de la manière d’éviter les épisodes de chaleur intense qui ont touché la France en 2022 se pose déjà. Il est devenu crucial de réintégrer la nature au sein de nos villes pour faire face à ce défi.
La réintégration de la nature dans les villes
Il faut lutter contre les vagues de chaleur urbaines grâce à la nature en ville ! Une étude récente publiée dans le journal médical Lancet en janvier 2023 souligne que la couverture végétale des villes atteint en moyenne seulement 15%. Cependant, en doublant cette surface, la température urbaine pourrait baisser de 0,4°C en moyenne pendant l’été, ce qui contribuerait à réduire significativement les îlots de chaleur urbains. Ces zones largement bétonnées sont caractérisées par des températures élevées, en particulier la nuit.
Cet été, comme les précédents, des températures élevées sont attendues dans tout le pays, avec des pics pouvant atteindre 40°C dans le sud de la France. Les grandes villes comme Paris et Lyon sont particulièrement vulnérables à ces conditions extrêmes. Toutefois, il est possible de trouver refuge dans des “îlots de fraîcheur” où la température peut être réduite de 1 à 2 degrés par rapport aux zones urbaines en béton.
Ces sites sont souvent des espaces boisés et végétalisés. En effet, les matériaux urbains tels que le béton emmagasinent la chaleur et la restituent la nuit, créant ainsi l’effet d’îlot de chaleur urbaine (ICU). En revanche, les zones végétalisées absorbent la fraîcheur nocturne et régulent ensuite la température. Pour trouver des endroits où la chaleur est plus supportable, privilégiez les parcs et les espaces verts. Certaines villes, à l’instar de Paris, proposent également des jeux d’eau et des brumisateurs pour se rafraîchir pendant la journée.
Opter pour les fontaines plutôt que les cours d’eau la nuit
Les cours d’eau peuvent contribuer à abaisser la température ambiante. Cependant, il est important de noter que ces petits lacs et canaux ne rafraîchissent que pendant la journée, lorsque la température de l’eau est inférieure à celle de l’air. En revanche, dès le coucher du soleil, il est préférable d’éviter ces sites, car l’eau devient plus chaude que l’air et contribue à son réchauffement. Une alternative intéressante est de privilégier les espaces végétalisés équipés de fontaines, qui offrent les avantages des cours d’eau sans les inconvénients.
La température peut également varier en fonction des rues que vous empruntez. Il est conseillé d’éviter les grands boulevards, généralement plus ensoleillés et avec une forte circulation automobile, car les moteurs des voitures ont tendance à réchauffer l’air. Préférez plutôt les petites rues étroites où la lumière solaire pénètre peu, créant ainsi des sortes de canyons de pierre où l’air frais reste piégé. Les gares peuvent également offrir une échappatoire à la chaleur environnante, car la plupart des bâtiments sont entourés d’espaces aérés.
Éviter la chaleur en ville : astuces et initiatives gouvernementales
Pour échapper aux températures élevées en pleine rue, il est recommandé de privilégier les petites rues où les bâtiments sont construits avec des pierres claires. En effet, les surfaces sombres ont tendance à retenir davantage la chaleur. De plus, les constructions en bois et en vieilles pierres dégagent généralement moins de chaleur que celles faites de béton moderne.
Lors des périodes de canicule, il est préférable de rester à l’intérieur. Si votre domicile devient trop chaud, sachez que les musées et les lieux de culte sont considérés comme des points de fraîcheur importants. Vous pouvez ainsi échapper à la chaleur tout en vous cultivant.
Démontrant l’importance de ces îlots de fraîcheur en milieu urbain, le gouvernement a récemment annoncé un plan de développement urbain doté d’un fonds de 500 millions d’euros dédié à la “renaturation”.
“Le gouvernement s’engage pleinement à favoriser le développement d’îlots de fraîcheur en ville et accompagner activement les collectivités locales dans leur adaptation aux conséquences du dérèglement climatique”, a déclaré Olivier Grégoire, porte-parole du gouvernement.