Le monde refuse de freiner l’évaluation climatique

Le monde refuse de freiner l’évaluation climatique

22 février 2025 0 Par La rédaction

La communauté internationale se mobilise pour maintenir le cap des évaluations climatiques, défiant le retrait américain du GIEC.

Le travail du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) devrait se poursuivre. Telle est la substance de l’appel lancé par plusieurs pays, vendredi 21 février alors que  l’organisme international doit se réunir la semaine prochaine à Hangzhou en Chine pour une rencontre cruciale.

Elle s’inscrit dans le cadre de la planification du Septième Rapport d’évaluation dit AR7. Prévu pour être publié en 2027, il vise à évaluer les avancées scientifiques récentes et les nouvelles données sur le changement climatique, ses impacts, et les options d’atténuation et d’adaptation.

Autant dire qu’il s’agit d’une étape primordiale pour fournir des informations scientifiques actualisées aux décideurs politiques et au public, afin de mieux comprendre et répondre aux défis du changement climatique.

Hélas, ce processus devrait se faire sans la participation des scientifiques américains, dont le pays vient de claquer la porte du GIEC, d’après des informations dévoilées jeudi 20 février par Reuters. Une décision impulsée par l’administration du nouveau président Donald Trump, particulièrement réfractaire à toute politique pro-climat.

La résistance internationale s’organise

Mais pour un certain nombre de pays menés par l’Union européenne, ce désengagement américain ne devrait pas constituer un obstacle à l’avancement de la science au service du climat.

Il sera crucial que toutes les contributions des groupes de travail au Septième Rapport d’évaluation soient préparées à temps. Nous le devons à tous ceux qui subissent aujourd’hui les impacts de la crise climatique, et aux générations futures, de prendre des décisions sur l’avenir de notre planète sur la base des meilleures preuves et connaissances dont nous disposons“, affirme cette coalition.

Elle se compose de 17 pays, incluant des poids lourds comme le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France, mais aussi des nations particulièrement vulnérables comme les Îles Marshall et le Guatemala.

Cette alerte vient en amont d’une préoccupation née de la défection des Américains du GIEC : la crainte que l’AR7 ne soit courcicuité, mettant en péril le prochain “bilan mondial” de l’Accord de Paris prévu en 2028.

Les pays vulnérables aussi au front

Il s’agit d’un cadre où 200 pays doivent faire le point sur leurs avancées climatiques et renforcer leurs engagements contre le réchauffement.

Cette mobilisation internationale survient alors qu’aux États-Unis,le milliardaire Elon Musk orchestre un démantèlement sans précédent des services fédéraux, ciblant aussi bien les équipes que les ressources consacrées au climat.

De quoi faire réagir également les Pays dits les moins avancés (PMA). Ce groupe de 45 des nations les plus vulnérables au monde, a ainsi déclaré ce même vendredi, dans un communiqué distinct vu par Reuters, que rien ne saurait justifier un retard dans la préparation du prochain Rapport d’évaluation du GIEC.

Tout retour en arrière sur cette question de processus sera vu pour ce qu’il est : une politisation de la science aux dépens des pays vulnérables. Les populations du monde en développement n’ont rien à gagner de la restriction de l’accès à la science du GIEC librement disponible“, insiste le texte.