La filière robotique : un dynamisme à toute épreuve
27 mars 2013L’an dernier nous vous présentions Innorobo, le salon international de la robotique qui se tenait à Lyon pour la seconde année. Si le succès était alors déjà au rendez-vous, l’édition 2013 témoigne tant en termes de contenu que de fréquentation et de notoriété, une sérieuse montée en puissance pour ce rassemblement incontournable de la robotique de service mondiale. Retour sur un succès français.
Innorobo 2013, c’est d’abord un rassemblement impressionnant, du 19 au 21 mars derniers, de plus de 300 modèles de robots venus du monde entier dont une bonne trentaine n’avait jamais été présentés en Europe et une dizaine dans le monde (Le Point). Diversité et variété sont de mise. Entre l’étonnant et quelque peu perturbant Telenoid du professeur Hiroshi Ishiguro (université d’Osaka), conçu comme un supplétif télé-communicationnel à l’éloignement physique des amis et de la famille, et le « simple » robot aspirateur domestique, en passant par Salamandra robotica II, le robot capable de se déplacer aussi bien sur terre que dans l’eau, et les divers modèles de drones volants, tous les goûts sont dans la nature.
Innorobo 2013, c’est aussi une importante fréquentation, avec près de 20% d’affluence supplémentaire par rapport à l’édition 2012, et une notoriété établie. Cela tient en grande partie au caractère dual de la présentation proposée, avec à la fois des activités et découvertes pour le grand public et des activités davantage destinées aux professionnels qui peuvent alors échanger, négocier et, pourquoi pas, progresser ensemble. C’est d’ailleurs là un enjeu essentiel du secteur de la robotique en général et de la robotique de service en particulier, comme le rappelle Nicola Tomatis, présidente de BlueBotics, entreprise spécialisée dans la navigation autonome, à la Tribune de Genève : « Les robots font rêver. On a tendance à lancer des start-up parce qu’on a développé une technologie nouvelle, mais cela ne signifie pas qu’on a un marché ».
Le salon Innorobo peut pallier cette difficulté en mettant en relation les constructeurs de robots innovants et leurs clients potentiels. D’ailleurs, A. Montebourg, le ministre du Redressement productif, ne s’y est pas trompé quand il a profité de cette nouvelle édition pour l’annonce très médiatisée de son plan « France Robots initiatives », estimé à 100 millions d’euros. « La France industrielle de demain doit figurer parmi les cinq nations leaders de la robotique dans le monde d’ici à 2020 », a-t-il déclaré à cette occasion. Et ce n’est pas Bruno Bonnell, le président de Robopolis et du syndicat de la robotique de service (Syrobo), fondateur et co-organisateur du salon Innorobo, qui le contredira : « Le gouvernement est là pour donner un environnement favorable », se réjouissait-il dans une interview accordée à Usine Nouvelle. Très optimiste quant au développement et à l’avenir de la robotique en France et dans le monde, B. Bonnell confie par ailleurs ce mardi 26 mars dans une chronique publiée sur le site des Echos : « la robotisation entraîne bien une croissance de l’emploi et, mieux, contribue dans de nombreux cas à son ennoblissement ». Nul doute qu’une telle déclaration devrait satisfaire le ministre en retour.
Xavier Giroult
Crédit photo : ©Pierre Metivier