L’arbitrage vidéo : la technologie au service du sport
17 juin 2014Scandales, plaintes et accusations –calomnieuses ou non- sont les lieux communs du sport international, tout particulièrement du football. L’arbitrage vidéo, testé pour la première fois lors du match France-Honduras, utilise une technologie de pointe destinée à contrôler la validité des buts. Véritable avancée, la science au service du sport s’annonce comme l’avenir du football moderne.Lyon-Monaco, le 16 mars 2014. Après un match serré, l’actuel vice-champion de Ligue 1 remporte le match 3 buts à 2. Problème, les trois buts de la Principauté sont entachés d’un hors-jeu. Coup de tonnerre dans le milieu arbitral français, ces erreurs –tristement habituelles- auront au moins eu le mérite de relancer le débat sur l’arbitrage vidéo dans le football. Déjà utilisé par le rugby avec des résultats très probants, l’arbitrage vidéo est au centre de l’actuelle Coupe du Monde de Football. Le dimanche 15 juin, la France rencontre le Honduras. A la 47ème minute, Karim Benzema, attaquant du Real Madrid, est à l’origine d’un second but controversé. Grâce à l’arbitrage vidéo, la décision arbitrale ne souffre d’aucune discussion. Le ballon a bel et bien franchi la ligne et le but sera comptabilisé et considéré comme un « contre-son-camp » du gardien hondurien.
Rapidité, efficacité et précision : une technologie novatrice Mise au service du sport, la technologie appuie les arbitres et permet de contrebalancer les conséquences bien souvent néfastes des erreurs humaines. Baptême du feu pour le système Goal-Contrôl-4D, le résultat est plutôt réussi grâce à une technologie de haute volée. Installée en prévision de la Coupe du Monde dans la totalité des stades brésiliens utilisés, ce système révolutionnaire nécessite tout de même, pour une précision quasi-absolue, 14 caméras, soit sept pour chaque but. Développée par la firme allemande GoalControl GmbH, ce système (très) couteux place une caméra derrière chaque but, puis 6 caméras des deux côtés du terrain, de la ligne du but jusqu’à la ligne médiane, permettant de reformer les buts et la position de la balle en 3D. «La position du ballon est continuellement et automatiquement enregistrée en trois dimensions, dès qu’il arrive à proximité de la ligne de but » explique la Fifa. Connectée aux montres des arbitres et protégée des pirates malveillants par un système de chiffrage quasiment impossible à percer, cette technologie permet à l’homme en jaune de savoir, en temps réel, si le ballon est, ou non, entré dans le but. Grâce à une analyse quasi-immédiate des données, les perturbations du jeu sont minimes et la fluidité est assurée. Entre technologie et décisions arbitrales : l’Humain D’abord ? Sur le terrain, aucun technicien pour gérer le système. Une seule personne suffit à contrôler l’ensemble des 14 caméras, à envoyer les données à l’arbitre et s’il le faut, à presser la touche replay pour rejouer l’action. Mais face à la technologie, aussi précise soit-elle, les instances du football international restent bien hésitantes, préférant visiblement les décisions humaines, mêmes trop souvent inexactes à la précision technologique. Michel Platini, président de l’UEFA, se prononce ainsi très régulièrement contre l’arbitrage vidéo. « Je préfère l’humain à la technologie comme je préfère parler en face à quelqu’un plutôt qu’au téléphone. Je crois fermement que les yeux d’un arbitre voient des choses que ne peuvent apprécier les machines. Je ne me suis pas ouvert à la technologie sur la ligne de but, parce qu’ensuite on pourrait en arriver à la technologie pour les penaltys, le hors-jeu etc ». Cependant, parfois, lorsqu’une action ne se joue qu’à quelques centimètres, voire quelques millimètres, l’œil humain n’est pas assez aguerri, trop peu précis pour assurer une décision juste de la part d’un corps arbitral nécessairement limité par ses capacités humaines. |