Hydroélectricité : le développement local en réponse à la privatisation des concessions
5 décembre 2014 0 Par Les TransitionsS’il n’est pas encore finalisé, le projet de loi de transition énergétique pour une croissance verte devrait être adopté définitivement en 2015, validant ainsi le principe d’ouverture à la concurrence des concessions hydrauliques souhaité par l’Union européenne. Un principe qui prévoit des regroupements possibles de concessions afin d’optimiser l’exploitation de la chaîne mais qui fait craindre une perte de contrôle de l’Etat sur la gestion de l’eau et des rivières au sein des territoires.
Bon nombre de professionnels s’inquiètent en effet des conséquences d’une privatisation des concessions pour l’avenir du réseau hydraulique français et de son personnel, laissant dans le même temps s’échapper la rente hydraulique vers des groupes privés français et étrangers.
Souhaitant rassurer les producteurs hydrauliques, la ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie Ségolène Royal, assure que ce texte de loi devrait permettre au contraire de renforcer la prise de participation des citoyens et des collectivités locales dans les infrastructures énergétiques. Une stratégie de proximité que l’on retrouve déjà à l’origine des actions menées sur le plan local par le groupe EDF, premier exploitant hydraulique de France.
La stratégie développée par Ségolène Royal n’a en effet rien de nouveau et la filière hydroélectrique jouent depuis de nombreuses années son rôle de service public énergétique en multipliant les investissements dans le développement économique et social à l’échelle régionale. Une nouvelle agence “Une rivière Un territoire” vient tout justement d’être inaugurée à Tarbes dans les Hautes-Pyrénées concrétisant une fois de plus la volonté de l’énergéticien français d’agir dans le sens du développement local et de soutenir le tissu industriel du massif pyrénéen.
Cette initiative créée en 2012 par Xavier Ursat, directeur de la DPIH (Direction Ingénierie Production Hydraulique) d’EDF, vise à contribuer au développement économique et à la création de valeur dans les territoires. Basés sur la gestion de l’eau, l’environnement, la performance énergétique et la sûreté des aménagements hydroélectriques, ces relais permettent ainsi d’associer les acteurs socio-économiques locaux dans le sens du développement durable en favorisant l’émergence de projets innovants et créateurs d’emplois et en développant l’appel aux compétences des industriels et artisans locaux.
Ces nouvelles infrastructures qui jouent également un rôle de représentation et de promotion des activités hydroélectriques du groupe, permettent à EDF de s’implanter comme un partenaire local indispensable pour les années à venir. Une préoccupation que l’on comprend aisément alors qu’une partie de ses concessions hydrauliques sera bientôt soumise à la concurrence.
Rappelons ici que le parc hydraulique français dispose à ce jour d’une puissance installée de 27,5 GW dont 18,2 GW provenant des lacs de haute chute (17,4 GW pour EDF et 0,86 GW pour la SHEM), 4,38 GW de retenues au fil de l’eau (2,98 GW pour la CNR et 1,4 GW pour Rhin EDF) et 4,9 GW de STEP (EDF). L’ensemble du parc hydroélectrique a produit 75,7 TWh en 2013, soit 13,8% de la production électrique française annuelle.
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