De l’encre à base de sang de veau pour des imprimeries plus écolos ?
28 avril 2015Le biomimetisme est l’art de s’inspirer des richesses et de la complexité du vivant pour faire progresser la science et les technologies humaines. C’est dans cette optique que la société Doublet, spécialiste des supports de communication événementiels, a fait une découverte aussi originale qu’étonnante : si l’on mélange du sang de veau et des composés chimiques spécifiques, on obtient… une encre écologique et naturelle! Explications.
Après plusieurs années de recherche, les scientifiques français des laboratoires de l’entreprise Doublet, basée à Avelin dans le Nord, ont réussi à mettre au point une encre à base d’hémoglobine bovine. Grâce à un traitement chimique précis, la société tricolore est désormais capable de produire grâce à du sang de veau les quatre couleurs de base de l’imprimerie : le jaune, le cyan, le magenta et le noir.
Selon ses concepteurs, le processus présente plusieurs avantages. Tout d’abord il permet de revaloriser le sang de veau, qui est aujourd’hui une substance que les abattoirs français considèrent comme un déchet. De plus, l’encre obtenue grâce à cet hémoglobine s’avère non-toxique et deux fois moins chère à produire que les produits d’impression classiques.
Alors que les encres classiques nécessitent 210°C pour se fixer aux textiles, l’encre bovine ne nécessite qu’une température avoisinant les 100°C. Un avantage qui permet de réaliser d’importantes économies d’énergie.
“Aujourd’hui, on est prêts à utiliser les encres à base d’hémoglobine pour nos supports textiles et PVC, à la place des encres traditionnelles”, explique Ludivine Dumont-Meunier, responsable recherche et développement chez Doublet, aux journalistes de la Voix du Nord. “Il nous manque un industriel capable de les produire en grand volume”.
En attendant le brevet de cet innovant processus industriel (en cours de validation), l’encre bovine a d’ores et déjà reçu le prix International Théophile Legrand de l’Innovation Textile.