UFC-Que Choisir stigmatise le rôle de la France dans le traitement des déchets ménagers

UFC-Que Choisir stigmatise le rôle de la France dans le traitement des déchets ménagers

24 mai 2015 0 Par Adrien Rimena

recyclage, papier, carton, tri sélectif, énergie, eau, Nathalie Kosciusko-Morizet

UFC-Que Choisir a jeté un pavé dans la mare en publiant une étude, jeudi 23 avril, faisant état de la politique laxiste de recyclage et de tri des déchets ménagers en France. Selon l’association, les objectifs de la France étaient très en deçà de la moyenne européenne.

La gestion des déchets en France se voit qualifiée de “désastreuse tant sur le plan économique qu’environnementale” par l’association de consommateurs. En effet l’Union Européenne avait fixé une ligne de conduite, arriver à 50% de recyclage d’ici 2020. Le constat fait peur. Selon une étude de l’institut Eurostat parue en 2012 la France ne recyclerait qu’un quart de ses déchets, hors compost et incinération. “Cette situation ne peut perdurer : les déchets continuent d’augmenter et le coût aussi. Il y a une urgence économique et écologique”, a regretté Alain Bazot, président d’UFC-Que Choisir.

Des déchets en hausse, une augmentation des coûts, tout cela se répercute sur les impôts locaux et donc sur les contribuables. L’addition est salée. Entre 2008 et 2012 la facture des ménages a augmenté de 24% pour atteindre 6,5 milliards d’euros, ce qui représente environ 400 Euros pour un ménage avec deux enfants par an. A qui la faute? Selon l’association de consommateurs, les éco-organismes en seraient responsables. Ces entreprises sont mandatées par l’Etat pour prendre en charge, dans le cadre de la responsabilité élargie des producteurs (REP), la fin de vie des produits qu’ils mettent sur le marché. Là où le bas blesse, c’est que ces mêmes sociétés tirent leurs revenus de cette augmentation de déchets et n’ont aucun intérêt à les réduire. Le principe de “pollueur-payeur, adopté en 1972 par l’OCDE, ne remplit plus le rôle qui lui avait été donné.

L’Union fédérale des consommateurs souhaite prendre part au débat et plus précisément apporter des propositions au projet de loi sur la transition énergétique. D’une part rationaliser la gestion des filières en créant un organisme capable de contrôler et de sanctionner les acteurs de la REP mais aussi de mettre “dans les mains” d’un même organe les moyens financiers et techniques en vue d’une sensibilisation aux gestes de tri. L’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise des énergies) pourrait en être l’unique bénéficiaire. D’autre part responsabiliser et informer les consommateurs par l’intermédiaire d’une meilleure signalétique et ainsi éviter toutes confusions au vu du nombre important de différents logos étiquetés sur les produits. Toujours selon leur étude, sur 632 personnes interrogées dans 64 départements, 30% ont un manque signifiant d’informations sur le tri.

La France reste en retrait par rapport à l’Europe dans sa politique de recyclage et de tri des déchets. Classée derrière l’Allemagne, qui recycle 47% de ses ordures ménagères, la France compte bien se réveiller en promulguant la loi sur la Transition énergétique. Un bon moyen d’honorer la mémoire et le travail commencé au 19ème siècle par le préfet de la Seine Eugène Poubelle.