Santé : Bientôt, l’intelligence artificielle soignera-t-elle des maladies ?

Santé : Bientôt, l’intelligence artificielle soignera-t-elle des maladies ?

23 mai 2019 0 Par Vanessa Fitoussi

 

Pourra-t-on un jour soigner des maladies à partir de l’intelligence artificielle (IA) ? Telle est la question qui a été abordée ce jeudi à Caen au sommet Innovations et Start-up organisé par Sciences et Avenir. Des spécialistes se sont prononcés sur ce sujet, dont le Pr Denis Agostini, chef du service médecine nucléaire au CHU Caen.

D’énormes espoirs placés en l’IA

L’intelligence artificielle (IA) fait aujourd’hui des merveilles dans de nombreux domaines, parmi lesquels la domotique et la robotique. Alors on se demande forcément pourquoi pas dans le secteur médical pour traiter des maladies ? C’est la question qui a été au cœur des débats lors du Sommet Innovations et Start-up organisé par Sciences et Avenir ce jeudi à Caen.

Si l’intelligence artificielle (IA) est encore à ses débuts dans le domaine de la santé, elle pourrait bientôt faire de grands progrès pour les êtres humains. De nombreux chercheurs se penchent aujourd’hui sur ses possibilités de générer plus rapidement des molécules thérapeutiques, de prédire et diagnostiquer plus facilement des cancers et maladies cardiovasculaires.

Le champ des possibilités

Selon le Pr Denis Agostini, chef du service médecine nucléaire CHU au Caen, qui figure parmi les invités du Sommet Innovations et Start-up,  « L’IA en santé, ce sera essentiellement pour le cancer et les maladies cardiovasculaires », pour l’instant. Il pense que l’usage de l’IA et son utilité seront particulièrement visibles et appréciés en radiologie, notamment pour les scanner et IRM. En effet, les multiples images en coupe de plusieurs examens peuvent être rapidement traitées par un algorithme. Ce qui fait gagner beaucoup de temps et donc de l’efficacité au médecin. Le Pr Denis Agostini explique aussi qu’ « En dermatologie c’est plus simple, des photos suffisent : c’est ce qu’a fait une équipe américaine dont l’IA donnait un risque de lésion cancéreuse à partir d’un cliché ».

Un tel progrès pourrait également aider, énormément, les pays en voie de développement qui peinent encore à se débarrasser des maladies longtemps disparues en Occident.

« C’est le médecin qui va construire son algorithme de réflexion »

Quant à l’éventualité que la machine (l’intelligence artificielle) remplace l’homme (médecin), le Pr Agostini estime qu’il n’y a pas de raison de s’inquiéter. « L’IA ne fait que répondre à des questions, et ces questions ce sont les médecins qui les posent (…) C’est le médecin qui va construire son algorithme de réflexion, et la machine ne peut répondre à la question que si elle est bien posée », assure-t-il. Ainsi, c’est toujours le médecin qui coordonne le travail, analyse les résultats fournis par l’IA et prend la décision qui s’impose.