La COP 25 déçoit avant une COP 26 pleine de promesses
20 décembre 2019C’est une COP 25 qui a déçu à Madrid. Les ambitions climatiques sont bel et bien à la baisse, tout comme la volonté des états d’aller ensemble de l’avant. Un accord n’a pas été trouvé.
Une COP 25 en perte de vitesse
Quel bilan faut-il tirer de cette COP 25 ? C’est la question qui taraude. Organisée en Espagne à Madrid par le Chili, cette COP n’aura pas eu le retentissement escompté. Une manifestation qui s’est éternisée et a montré l’ambition relative globale des pays. Des États qui ne semblent plus dans la perspective de changer la donne. La motivation – derrière les négociations qui se sont éternisées – n’a pas paru exceptionnelle. Quand bien même, des acteurs de la COP ont précisé avoir, au moins, tiré le minimum de cette COP. C’est d’ailleurs ce que précise Laurence Tubiana “Le soutien héroïque de la ministre espagnole au cours des dernières heures, a permis d’obtenir le résultat minimum nécessaire pour bien aborder 2020, l’année où l’action climatique compte”. La directrice de la Fondation pour le climat voit tout de même en cette COP 25 une raison de se satisfaire, et tous comprennent que cela n’a pas été des plus faciles, notamment dans les négociations afin de trouver un accord. En effet le Chili, organisateur de cette manifestation aura dû prolonger de plus de 40 heures l’événement. Des débats houleux, des désaccords, et surtout une ambition revue à la baisse ont joué fortement sur ces accords, finalement a minima.
Une manifestation qui s’essouffle
C’est du moins ce que nombre d’observateurs ont pu tirer des débats sans fin de cette COP 25. Nombre de pays ont démontré ici un certain manque d’ambition entraînant de facto des négociations complexes. Comme le précise Élisabeth Borne “Partout dans le monde, nos concitoyens se mobilisent pour porter ce message d’urgence à agir. Malgré cela, l’ambition n’a clairement pas suffisamment été au rendez-vous dans la décision finale de la COP 25″ de quoi démontrer tout le raté de la manifestation organisée à Madrid.
En outre ce sont des pays bien connus qui ont fait défaut à l’ambition générale. Le Brésil notamment qui ne cesse de se distinguer par son manquement à l’ambition environnementale. Les États-Unis aussi ne font pas mieux. Des puissances qui clairement, cassent les dynamiques d’une manifestation pourtant, dès le départ ambitieuse. Tout le problème venant de l’UE et de pays comme l’Inde ou la Chine, pourtant ambitieux sur ce point qui ne sont parvenus à faire pencher la balance du bon côté. Des négociations sur fond de défaite qui ont du mal à passer pour beaucoup.
En attendant la COP 26
En attendant le prochain sommet qui se réunira à Glasgow en 2020, il faudra faire avec un bilan plutôt terne proposé par celui de cette année. En outre et comme le précise la France lors de cette COP à propos des accords “L’essentiel étant de ne pas accepter un accord qui aurait affaibli l’Accord de Paris, les Parties ont convenu de reporter la décision à 2020, afin de se donner de meilleures chances d’aboutir à une décision ambitieuse et préservant l’environnement “. Un aveu qui démontre là tout l’échec des négociations sur le carbone. Un report qui ne fait ici qu’amplifier les airs de raté de l’événement qui ne restera pas dans les mémoires.
Pour finir une COP qui aura signé un accord moribond, qui vise surtout à ne pas contrecarrer celui de Paris. Une ambition revue à la baisse donc, dans une dynamique surtout plombée par le Brésil et les États-Unis, qui par leur mauvaise volonté tire l’événement vers le bas. Les accords signés allant bien sûr dans le sens de mesures visant à réduire le dérèglement climatique, mais d’une façon beaucoup moins ambitieuse qu’il était escompté. De quoi remettre à plus tard une ambition. La COP 26 promet d’être un théâtre exceptionnel quant à la suite des accords de Paris.