La dernière plaque Arctique canadienne s’écroule
16 août 2020Des chercheurs ont récemment annoncé que la barrière de glace de Milne, qui est présente sur l’île d’Ellesmere dans l’Arctique canadien, s’était tout simplement brisée. La cause tout le monde la connaît : le réchauffement climatique. Fin juillet, une portion de glace d’une superficie de 80 kilomètres carrés s’est littéralement séparée en seulement deux jours.
Clairement lié au réchauffement climatique
Au nord-est de l’île d’Ellesmere, située au Canada, un phénomène météo unique a eu lieu, à cause du réchauffement climatique. Début août de cette année, le service des glaces du pays a fait l’annonce qu’une grande part de la plateforme glaciaire Milne s’est totalement brisée.
En tout, la barrière glaciaire de Milne a vu sa superficie diminuer de presque de moitié, exactement de 43 %. Cette séparation a engendré la formation d’une île de glace d’une superficie de 79 km², cela correspond tout de même à 20 km² en plus qu’une zone comme par exemple Manhattan à New-York. La superficie concernée se rapproche au final de la taille d’une ville comme notre bonne vieille capitale parisienne (qui a une superficie de 105 km²). La spécificité de la rupture est qu’elle s’est effectuée en uniquement deux jours.
Ce qu’on nomme barrière de glace ou plateforme de glace n’apparaît pas via le gel de la mer, au contraire de la banquise. En effet, une telle barrière se conçoit grâce au prolongement sur la mer de ce qu’on appelle un inlandsis. Il s’agit d’un genre de glacier très volumineux. Ce dernier repose sur la terre ferme avec plusieurs mètres de glace. Ces plateformes de glace sont uniquement présentes dans des zones glaciales : Antarctique mais aussi Arctique canadien.
Une zone se réchauffant « plus vite » qu’ailleurs
L’effondrement de cette plaque s’explique par trois raisons majeures : des températures de l’air au-dessus de la normale, des vents du large ainsi que les étendues d’eau touchant la plateforme de glace.
Ces trois aspects ont condamné la plaque. La destruction des plateformes glaciaires du nord du Canada s’est effectuée à cause d’un climat de plus en plus chaud. Cette zone s’est réchauffée nettement plus vite que le reste de la Terre. En plus, les températures de l’air en été ont atteint des records lors des dernières années.
Si la rupture de cette plaque Arctique est autant gigantesque et importante, c’est car cette barrière de glace canadienne était la dernière encore intacte de la zone. À la base, l’archipel était couvert par un unique plateau glacier. Il s’agissait de la plateforme de glace d’Ellesmere. Or, cette dernière a diminué et s’est divisé à la fin des années 1990, en plusieurs plaques. Après la rupture extrêmement proche, de deux d’entre elles en 2008 et 2011, une seule barrière de glace demeurait intacte. Ainsi, c’est par conséquent elle, qui s’est littéralement brisée en un morceau de glace plus grand que Manhattan.
Cette plaque Arctique canadienne n’est pas l’unique victime
La barrière de Milne n’est pas l’unique structure glaciaire à avoir vu, au Canada, sa superficie fondre comme neige au soleil. En effet, à la fin du mois de juillet, des clichés pris par des satellites de la NASA ont montré que deux calottes glaciaires présentes dans la baie canadienne de Saint Patrick, situées sur le plateau Hazen (plus exactement au nord-est d’Ellesmere), avaient totalement disparu.
Une étude de renseignements satellite a dévoilé qu’il y a cinq ans, ces calottes glaciaires avaient énormément diminué depuis 1959. Ce déclin a évidemment continué et s’est même accentué entre les années 2014 et 2015. Des images satellite prises le 14 juillet de cette année ont donné la possibilité de voir que les calottes glaciaires avaient désormais entièrement fondu et par conséquent disparu. En plus de la barrière de Milne, il y a également deux autres calottes de glace de l’île, appelées Murray et Simmons, qui vont totalement disparaître lors des dix prochaines années. Il est temps d’agir pour l’environnement et cela commence chez vous en adoptant des gestes simples !