La chasse à courre est-ce une pratique acceptable aujourd’hui ?
21 octobre 2020De nos jours, la chasse est sujet à débat constant. Parmi les pratiques, une est particulièrement décriée : il s’agit de la chasse à courre. Tout comme la corrida (mettant en scène la mort d’un animal torturé auparavant), cette pratique semble aujourd’hui dépassée de plusieurs siècles. Récemment, la vidéo d’un cerf traqué dans l’Oise et totalement épuisé a fait le buzz.
La chasse à courre : c’est quoi exactement ?
Il s’agit d’une tradition que beaucoup de personnes jugent tout simplement abject. Se basant sur des coutumes cruelles, la pratique est énormément critiquée au même titre que la corrida. La société actuelle à tendance à combattre les traditions s’effectuant loin de son territoire mais quand ces dernières se déroulent sur son sol, elle fait preuve de plus de bienveillance.
Dans le pays, la chasse à courre actuelle s’effectue avec des rabatteurs en treillis, plusieurs chevaux loués mais également différentes « libertés » prises avec les lois – surtout pour ce qui est des relais des chiens. Cette chasse peut aussi s’effectuer à pied. En tout cas, qu’il y ait des chevaux, des rabatteurs, des relais de chiens ou non, cette pratique a un seul but : le décès de l’animal sauvage par épuisement.
Pratique d’une autre époque, nocive pour la faune
Une meute de chiens et des cavaliers qui poursuivent durant plusieurs heures l’animal chassé : voici ce qu’est la chasse à courre. Au final, l’animal terminera par être totalement épuisé et se fera donc forcément rattraper. Quand il s’agit d’un cervidé, il arrive fréquemment que les veneurs le brutalisent via des barres de fer dans le but qu’ils plient les genoux. Par la suite, il peut même être poignardé, voire même noyé. Les animaux plus petits, que sont notamment les lièvres et les lapins, sont la plupart du temps charcutés vivants par les chiens.
Il est évident que ces animaux subissent un stress conséquent et d’atroces souffrances : d’ailleurs des études sur les tissus musculaires ont prouvé cela. Une chose est sûre : c’est une véritable nuisance pour la totalité de la faune. Tandis que des documents, tels que ceux de l’Office national des forêts, conseillent d’être discret durant les promenades en forêt dans le but de ne pas embêter la faune, les veneurs rompent quant à eux cette tranquillité. Effectivement, les chasses à courre sont extrêmement perturbantes pour les animaux sauvages, comme le nom de la pratique le montre : chasse à cors et à cris.
En tout cas, cette forme de chasse et les va-et-vient interminables des chiens avec les cavaliers font beaucoup de mal à la faune, qui ne peut plus s’alimenter et se reproduire tranquillement. En plus de cela, des véhicules tout terrain sont en règle générale utilisés, ce qui engendre encore plus de conséquences négatives pour le milieu naturel et ses occupants.
Une chasse effectuée même durant la période de reproduction
La chasse à courre peut s’effectuer jusqu’à la fin du mois de mars. Néanmoins, lors de ce mois, la chasse au tir ne peut plus se pratiquer, puisque les laies doivent donner à manger leurs marcassins, les lièvres se reproduisent, les biches vont accoucher et les renards nourrissent leurs progénitures. Ainsi, les veneurs (ceux qui pratiquent la chasse à courre) éliminent les animaux sauvages même durant la période de reproduction.
Chaque année, des chasses à courre font étape dans des villages. Ainsi, cela offre la possibilité de voir à quel point cette pratique est peu populaire. Comme le montrent des articles de presse, les habitants sont souvent révoltés par la violence de la chasse à courre. D’ailleurs, c’est pourquoi beaucoup de pays en Europe n’autorisent plus cette pratique.