D’ici 80 ans, la surface des villes sera six fois plus grande !
30 janvier 2021Si on se fit à l’Organisation des Nations unies, environ 70 % de la population internationale habitera en ville d’ici trente ans. Actuellement, seulement 55 % y vit. Ainsi, le mouvement d’urbanisation va être de plus en plus rapide. Cette prévision est confirmée par les études d’experts qui concluent que la surface des villes dans le monde va être multipliée par six d’ici 80 ans.
Surface des villes six fois plus grande dans 80 ans : plus qu’inquiétant
Entre les années 1985 et 2015, tous les ans, environ 10 000 km2 de terre (ce qui correspond à un peu moins que la taille de l’Île-de-France) ont été gagnés par la ville à l’échelle internationale. Ce chiffre a été obtenu grâce à un rapport se basant sur des clichés satellites fiables et extrêmement précis. Durant ces trente années, la superficie prise par les villes a fait un bond et s’est quasiment multipliée par deux, passant de 360 000 km2 à 650 000 km², correspondant ainsi à une hausse notable de près de 80 %. Au final, il s’agit tout simplement d’un taux d’urbanisation international inédit dans l’histoire. Encore plus inquiétant : le chiffre est quatre fois supérieur aux estimations antérieures.
Néanmoins, si on se fit aux prévisions des experts travaillant à l’université de l’État du Delaware (situé aux USA), cela n’est pas du tout comparable à ce qui attend l’humanité quand le siècle sera terminé. En effet, si l’urbanisation actuelle continue à ce rythme, la superficie des villes va franchir les 1,6 million de km2 d’ici 80 ans (en 2 100 exactement). À titre de comparaison, une telle taille représente une superficie semblable à deux fois et demie celle de la France. Si on prend les pires scénarios, la surface des villes dans le monde se verrait être multipliée par six.
Qui est concerné par ce phénomène ?
Afin de parvenir à une telle conclusion, les experts ont étudié des renseignements internationaux se basant sur différentes caractéristiques de l’urbanisation. Parmi ces données, des clichés satellites offrant un aperçu poussé et précis du développement urbain ont été utilisés. Cela a offert la possibilité de créer trois grandes familles : urbanisé, urbanisation régulière et urbanisation rapide. Et les experts remarquent que beaucoup de pays progressent d’une catégorie à une autre au fil des années.
Si on se fit aux classement des experts de l’université américaine de l’État du Delaware, la majorité des pays européens sont désormais dans la famille « urbanisé ». Pour ce qui est de la Chine par exemple, elle est passer du groupe « urbanisation rapide » afin d’aller dans « urbanisation régulière ». Enfin, sachez qu’une grande partie des pays africains sont présents dans la catégorie « urbanisation rapide ».
L’urbanisation et ses nombreux effets néfastes
Lors de leur étude, les experts ont séparé la Terre en 375 régions. Ils ont conçu un modèle unique pour chacune de ces zones et ont procédé à la reconstitution des résultats de la totalité des modèles afin de modéliser une carte internationale de l’urbanisation. Néanmoins, il faut garder à l’esprit que l’urbanisation est un phénomène dépendant de divers facteurs difficiles à prévoir comme par exemple les tendances sociétales, économiques, démographiques, environnementales ou encore d’habitudes de vie. Même la crise du Covid-19 que nous traversons a un impact. Or, peu importe le scénario, la majorité des pays vont s’urbaniser d’ici 2 100.
Or, sur une planète se focalisant sur le développement d’activités durables (même chose pour l’économie), la progression des villes sera ralentie et plus acceptable. Par contre, si le monde continue d’utiliser massivement les combustibles fossiles, la surface des villes sera multiplié par trois sur le continent européen. Idem pour l’Asie du Sud-Est. Pour ce qui est des USA, elle sera multipliée par quatre. Ainsi, les experts souhaitent que ces sombres prévisions éclaircissent les politiques urbaines futures. Il faut dire qu’une telle progression des villes fera des victimes, à commencer par les terres agricoles. Parallèlement à cela, l’urbanisation galopante risque d’avoir des effets néfastes et dramatiques comme une exposition plus grande aux inondations, aux évènements climatiques rudes et aux catastrophes naturelles d’ampleur.