Islamo-gauchisme : ce que pensent les Français des propos de Frédérique Vidal
26 février 2021
Il y a plus d’une semaine, Frédérique Vidal a dénoncé « l’islamo-gauchisme » qui « gangrène la société ». Une phrase qui a provoqué le courroux de militants de l’islamisme et de l’extrême gauche. Mais, selon une enquête Odoxa-Blackbone Consulting, deux tiers des Français approuvent les propos de la ministre de l’Enseignement supérieur.
Le 14 février 2021, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a affirmé que « l’islamo-gauchisme » gangrenait en partie l’université. Ce néologisme né sous la plume du politologue, Pierre-André Taguieff, en 2002, faisait référence à « une alliance militante de fait entre des milieux islamistes et des milieux d’extrême gauche, au nom de la cause palestinienne, érigée en nouvelle cause universelle ». La déclaration de Frédérique Vidal a suscité de vives au sein de la classe politique de gauche et chez les militants islamistes. À l’opposé, elle a reçu le soutien du ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer et de nombre de parlementaires des Républicains. On pense notamment au très droitier député du Vaucluse, Julien Aubert. Mais qu’en pensent réellement les Français dans leur ensemble ?
Un problème d’islamo-gauchisme existe bel et bien en France
Selon un sondage Odoxa-Blackbone Consulting réalisé pour Le Figaro et Franceinfo les 23 et 24 février 2021 par internet, 66 % des Français approuvent les propos de Frédérique Vidal. Ce soutien à la ministre de l’Enseignement supérieur est plus important chez les sympathisants LREM (79 %), LR (85 %) et RN (79 %). Il l’est moins chez les militants de la gauche avec 60 % au PS et 47% à EELV et LFI. Aussi, 69 % des Français estiment qu’il existe bel et bien un problème d’islamo-gauchisme en France. Là encore, les sympathisants de la droite et du centre le pensent fortement (80 % à LREM, 83 % à LR, 82 % au RN). D’après eux, les personnalités et partis politiques de gauche se montrent un peu trop complaisants avec l’islamisme radical ou refusent de prendre des positions fermes contre ce courant de peur de stigmatiser les musulmans.
Une fracture générationnelle au-delà du fossé idéologique
À gauche, on est bien plus divisé sur la question. On a 63 % des militants du PS qui considèrent qu’il y a effectivement un problème d’islamo-gauchisme en France, contre 50 % à EELV et 46 % à LFI. Outre le fossé idéologique, il y a une fracture générationnelle. En effet, les Français plus âgés considèrent davantage que l’islamo-gauchisme existe et constitue un problème que les plus jeunes. Ainsi 57 % des moins de 35 ans ont une telle opinion, 68 % des 35-49 ans, 71 % des 50-64 ans et jusqu’à 80 % des 65 ans et plus. Par ailleurs, une majorité des Français (53 %) voit dans la démarche de la ministre Frédérique Vidal une motivation électoraliste. En effet, 53 % des sondés estiment que le gouvernement agit avant tout pour conserver ou récupérer des voix de droite.