Quelle météo pour les décennies à venir ?
29 mars 2021Si rien n’est vite fait dans le but de restreindre les émissions de gaz à effet de serre, la France va connaître un réchauffement conséquent, avec son lot de sécheresses et de canicules. Parallèlement, le gel et la neige vont se faire de plus en plus rares, si on fit aux prévisions les plus récentes du groupe Météo-France.
En pleine polémique par rapport au niveau d’ambition du projet de loi provenant de la Convention citoyenne climat, la prévision la plus pessimiste pour la France métropolitaine se base sur une augmentation + 3,9 degrés en comparaison à la température moyenne de la période de référence, qui va de l’année 1976 à 2005.
Récemment, l’État a été jugé comme « responsable » de manquements dans le combat contre le réchauffement de la planète. C’est la justice administrative qui a rendu ce verdict, qualifié d’historique par les associations ciblant le pays sur son inaction.
Il faut dire que les finalités fixées lors l’Accord de Paris de restreindre le réchauffement « nettement en-dessous de deux degrés en comparaison aux seuils préindustriels », si possible sous la barre fatidique de 1,5 degré, sont très loin d’être remplies. Selon les experts, le réchauffement de la planète depuis la période préindustrielle n’est déjà plus loin de la barre du + 1 degré. Et la France pour sa part, ayant pour but la diminution de 40 % ses émissions d’ici à dix ans par rapport à 1990, a franchi les budgets carbone qu’elle avait elle-même déterminés.
Climat : les bouleversements à l’horizon 2050, 2070…
La totalité des observations récoltées dans le monde valident une accélération inédite et fulgurante du réchauffement de la planète. Via des modélisations faites pour l’Organisation des Nations unies, les scientifiques ont effectué des prévisions selon trois situations définies par les experts du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (émissions de gaz à effet de serre contenues, moyennes ou non diminuées) et à différentes perspectives. Les voici : 2050, 2070 ainsi que 2100.
Les informations, disposées sur le site web drias-climat.fr, sont définies à l’échelle régionale, avec la finalité d’optimiser les travaux par rapport à l’adaptation au réchauffement climatique des territoires.
Quels sont les différents scénarios possibles ?
En France, le réchauffement demeure contenu, dans les trois perspectives analysées, autour de 1 degré jusqu’en 2040. Les trajectoires changent grandement par la suite. Si la stabilisation de l’augmentation s’effectue autour de + 1 degré dans un scénario d’émissions maîtrisées, la hausse grimpe à + 2,2 degrés en moyenne dans la situation intermédiaire et explose à + 3,9 degrés en moyenne (et + 4,5 degrés pour la prévision la plus négative) dans le scénario d’émissions conséquentes.
Les records inédits relevés lors de la terrible canicule de 2019 — avec 46 degrés dans le sud du pays — pourraient alors être souvent dépassés, avec une hausse des températures estivales moyennes de dix degrés. Dans le contexte le plus négatif possible, il y aurait dix fois plus d’épisodes caniculaires ! Et même dans la possibilité d’émissions contenues, il pourrait y avoir un doublement du nombre de jours de vagues de chaleur (plus de cinq jours à la suite à plus de cinq degrés au-dessus de la moyenne).
Pour ce qui est des « nuits tropicales », où la température ne passe pas sous la barre des vingt degrés et complique la récupération de l’organisme, les experts font la pire prévision possible suivante : « lors des dernières années de ce siècle, il n’y a que les endroits de montagne et le littoral de la Manche qui demeureront quasiment épargnés tandis que l’augmentation va être d’environ 90 jours sur les lieux les plus touchés ».
Une sécheresse accrue ainsi qu’une disparition de la neige et du gel
Si on prend les scénarios moyen et haut, on constate que les épisodes de sécheresse vont connaître une hausse de trente à cinquante pour cent. Et cela même si l’évolution des précipitations est plus compliqué à déterminée. Néanmoins, il est prévu une légère augmentation pendant la saison hivernale de ces dernières, mais surtout une nette diminution en été (une baisse de 20 % si on prend la pire prévision possible).
Concernant les phénomènes météo extrêmes, les chercheurs ont des difficultés à les prévoir à cause d’incertitudes. Néanmoins, les scientifiques affirment que l’intensité des pluies extrêmes risque d’augmenter. Même chose pour les vents forts dans le quart nord-est de la France.
Par contre, la neige et le gel durant la saison hivernale pourraient devenir de simples souvenirs. Effectivement, les prévisions à l’échelle régionales dévoilent une augmentation de la température annuelle moyenne jusqu’à dix degrés sur certains territoires situés dans les montagnes des Alpes et des Pyrénées.