Covid-19 : un traité international sur les pandémies pour affronter les futures crises sanitaires

Covid-19 : un traité international sur les pandémies pour affronter les futures crises sanitaires

31 mars 2021 0 Par La Rédac

 

Vingt-cinq dirigeants mondiaux, dont Emmanuel Macron et Angela Merkel, ont signé mardi une tribune proposant l’élaboration d’un traité international sur les pandémies pour mieux prévenir à l’avenir les crises sanitaires. Cet engagement collectif permettra notamment d’améliorer les systèmes d’alerte, la mise en commun des informations, la recherche, ainsi que la production et la distribution des vaccins.

Vingt-cinq chefs d’Etats repartis sur cinq continents ont signé, mardi 30 mars 2021, une tribune dans Le Monde dans laquelle ils appellent à l’élaboration d’un traité international sur les pandémies afin de mieux affronter les futures crises sanitaires. « Il y aura d’autres pandémies et d’autres situations d’urgence sanitaire de grande ampleur. Aucun gouvernement ni aucun organisme multilatéral ne peut, seul, faire face à cette menace.

La question n’est pas de savoir si cela aura lieu, mais quand », indiquent les dirigeants, parmi lesquels le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre britannique Boris Johnson. On retrouve aussi la signature des présidents sud-coréen Moon Jae-in, sud-africain Cyril Ramaphosa, indonésien Joko Widodo et chilien Sebastian Piñera.

La sécurité sanitaire, une affaire de tous

« Ensemble, nous devons être mieux à même de prévoir les pandémies, de les prévenir, de les détecter, de les évaluer et d’y réagir efficacement et d’une manière parfaitement coordonnée. La pandémie de Covid-19 nous a rappelé brutalement et dans la douleur que nul n’est en sécurité tant que tout le monde ne l’est pas », soulignent encore les chefs d’Etat. « Dans cette optique, suggèrent-ils, nous croyons que les pays devraient œuvrer ensemble à l’élaboration d’un nouveau traité international sur la préparation et la riposte aux pandémies ».

Ce traité pourrait se fonder sur le « Règlement sanitaire international », un instrument juridique adopté en 2005, précise le texte publié dans Le Monde. Sont également signataires de la tribune le président du Conseil européen Charles Michel et le patron de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus. Les dirigeants de membres clés du G20 comme les Etats-Unis, la Russie, la Chine, le Japon, l’Inde et le Brésil sont les grands absents de cet engagement collectif.

La vaccination, un bien public mondial

Les chefs d’Etat signataires du futur traité souhaitent notamment garantir un accès universel et équitable à des vaccins, à des médicaments et à des produits de diagnostic sûrs, efficaces et abordables pour cette pandémie et celles qui suivront. Selon eux, « la vaccination est un bien public mondial et il nous faudra être en mesure de développer, de fabriquer et de déployer des vaccins dans les plus brefs délais ». D’où la mise sur pied de l’Accélérateur ACT, qui promeut l’égalité d’accès aux tests, aux traitements et aux vaccins, entre autres.

Aussi, le renforcement de la résilience face aux pandémies suppose de « consolider fortement la coopération internationale pour améliorer, par exemple, les systèmes d’alerte, la mise en commun des informations, la recherche, ainsi que la production et la distribution » des vaccins, médicaments, produits de diagnostic et équipements de protection.

La nécessité d’un leadership mondial 

L’application de ce traité « prendra du temps et exigera un engagement soutenu pendant de nombreuses années » et nécessitera « un leadership mondial », reconnaissent les dirigeants mondiaux. Toutefois, il « devrait conduire à une plus grande responsabilisation mutuelle et à un partage des responsabilités » et « favoriser la transparence et la coopération au sein du système international ».

Pour rappel, Charles Michel avait déjà proposé un traité international similaire en décembre, lors de l’Assemblée générale de l’ONU. Les États membres de l’UE lors d’un sommet en décembre, puis les pays du G7 en février, avaient en partie validé cette proposition.