Antarctique : point de non-retour d’un titanesque glacier et montée des eaux de trois mètres !
1 mai 2021L’ouest de l’Antarctique est une zone critique par rapport au réchauffement de la planète. L’effondrement de ce territoire risque d’engendrer une hausse du niveau de la mer d’environ trois mètres. En effet, des experts ont affirmé que Pine Island Glacier (il s’agit du glacier de l’île du Pin) pourrait subir des points de non-retour ayant pour conséquence un retrait soudain et irréversible. Avec pour effet, une forte grimpée du niveau de la mer sur le globe.
Le glacier de l’île du Pin correspond à un territoire drainant une zone de l’ouest de l’Antarctique d’à peu près les deux tiers des dimensions du Royaume-Uni. À l’heure actuelle, il y a une perte de glace plus conséquente que tout autre glacier de la zone. En février de l’année dernière, un iceberg gigantesque – qui correspond aux dimensions de l’île de Malte – s’est encore décroché.
Inquiétude des experts concernant un glacier en Antarctique
Pine Island Glacier et le glacier Thwaites, situés à proximité, ont déjà causé près de 10 % de la hausse du niveau de la mer. Néanmoins, les experts sont particulièrement attentifs à ce qu’on appelle le point de basculement. Il s’agit d’un point de non-retour engendrant un retrait définitif. Et qui causerait l’effondrement de la totalité de l’ouest de la calotte glaciaire en Antarctique. L’effet obtenu serait une grimpée des eaux de plus de trois mètres !
Les experts glaciologues travaillant dans l’université Northumbria (située au Royaume-Uni dans la ville de Newcastle) se sont servis de toute l’énergie d’un modèle de flux de glace dans le but de dénicher les différents points de basculement dans les calottes glaciaires. Résultat : Pine Island Glacier possède au minimum trois points de non-retour. Le troisième de ces derniers, engendré par la hausse de la température de l’océan de 1,2 degré provoque un retrait définitif de la totalité du glacier.
Hausse de température et basculement du glacier ?
L’étude sur le sujet est la toute première à valider le fait que le glacier Pine Island Glacier peut dépasser des niveaux critiques. C’est en tout cas ce que dit le scientifique Sebastian Rosier, dans un écrit de l’université anglaise de Northumbria. Tandis que de multiples simulations dévoilaient des périodes de recul sans parvenir à les intégrer à un point de basculement, cette technique offre la possibilité de trouver ces seuils.
Si on se fit aux experts en la matière, les tendances à long terme du réchauffement de la planète par rapport aux eaux profondes circumpolaires, mêlées avec les changements au niveau des vents dans la mer d’Amundsen, auraient de lourdes conséquences. En effet, la banquise du Pine Island Glacier rencontrerait plus d’eaux chaudes durant de grandes périodes. Ainsi, avec les hausses de température conséquentes, le phénomène engendrerait le basculement du glacier.
On en sait plus sur la dynamique des glaces de l’Antarctique
Une chose est sûre : ce rapport représente une progression essentielle dans la compréhension de la dynamique des glaces de l’Antarctique. Au final, cette étude a permis d’obtenir des réponses complètes et pertinentes à cette interrogation primordiale dans ces temps de réchauffement climatique brutal.
Néanmoins, les conclusions sont aussi assez inquiétantes. Effectivement, si le glacier entrait dans une retraite bancale et définitive, les conséquences par rapport au niveau de la mer pourrait se définir en mètres. Et quand la retraite débute, le glacier pourrait être tout simplement impossible à stopper. Quand on sait que c’est un expert glaciologue, du nom Hilmar Gudmundsson qui le dit, c’est plutôt alarmant !