Un degré de plus, c’est au minimum 50 % de danger de déplacement de populations en plus !

Un degré de plus, c’est au minimum 50 % de danger de déplacement de populations en plus !

26 avril 2021 0 Par Henri Sorenson

Partout sur la planète, des événements climatiques se produisent, amenant les populations à bouger. Ce sont près de 19 millions d’individus qui ont été touchés par le phénomène en 2017. L’an dernier, 23 millions de personnes ont subi les aléas du climat et ont été amenés à se déplacer. Avec la hausse des événements extrêmes dans le monde, dont les inondations (à cause du réchauffement de la planète), les experts affirment que cela va aller crescendo.

La cause majeure de déplacement des populations ? Les inondations !

Les inondations causent environ pour 50 % des déplacements parmi les 288 millions d’individus qui ont du bougé de chez eux à cause d’une catastrophe naturelle (ou d’un événement lié au climat). C’est tout de même 60 % de plus en comparaison aux déplacements engendrés par les guerres ou les conflits politiques/militaires. Ce qui est sûr, c’est que les inondations sont influencées par le changement climatique.

Afin d’en savoir plus sur le phénomène, des experts ont tenté de mieux cerner les possibles dangers par rapport à ces inondations. Ainsi, ces derniers se sont penchés sur des modélisations du climat, de l’hydrologie et des inondations dans le but d’évaluer les conséquences du réchauffement de la planète sur le déplacement des populations.

Les experts ont tiré la conclusion suivante : avec le seuil actuel de population, le danger de déplacement de personnes causé par les crues des rivières part à la hausse d’à peu près 50 % avec chaque degré de réchauffement de la planète. Ce dernier augmente encore plus si on prend en compte la hausse de la population prévue pour les années futures.

Fragilité des populations à cause du réchauffement

S’il y a respect de l’Accord de Paris et que les contextes démographiques se déroulent comme envisagé, le danger moyen de déplacement à cause des inondations va se voir multiplier par 2 une fois le siècle terminé. S’il y a prise en compte du scénario de réchauffement de « business as usual », le risque moyen de déplacement pourrait grimper jusqu’à … 350 % !

Ces différents travaux mettent en avant l’importance, voire même l’obligation, d’une action pertinente et immédiate d’atténuation du changement climatique. Mais également d’adaptation, grâce à la planification urbaine ou la conception d’infrastructures de protection, par exemple. En plus, le danger concerne la plupart du temps des groupes socio-économiquement fragiles. Ainsi, les déplacements les rendent encore plus vulnérables face à des dangers lourds par rapport à leur santé (physique et mentale) ainsi que pour leur sécurité.

Les bouleversements liés au climat sont la première cause des migrations humaines

Cela est encore plus vrai pour le continent africain où les sécheresses durables sont plus que monnaie courante. Le phénomène des migrations humaines ne date pas d’hier. À chaque conflit armé, des masses de réfugiés se déplacent. Or, actuellement, les guerres ne sont plus les causes majeures de déplacement des populations. En effet, ce sont désormais les raisons liées à l’environnement qui engendrent le plus de migration de personnes. Par exemple, en 2010, environ 38 millions d’individus se sont en allés de chez eux. Les raisons étaient surtout environnementales en lien avec des contextes catastrophiques de 2010 dont notamment les gigantesques inondations au Pakistan ou encore le terrible séisme à Haïti.

Or, il n’y a pas que les grosses catastrophes climatiques qui provoquent de tels mouvements de populations. En effet, les destructions lentes de l’environnement causent aussi le déplacement non désirée des peuples. Un des exemples les plus frappants est la fonte des glaciers himalayens, la sécheresse sur le long terme ou encore la déforestation de masse de l’Amazonie.

Au final, les migrants sont avant tout des victimes de telles situations. Ils ne souhaitent pas partir mais ils le doivent. Et aucune partie du monde n’est épargnée, en témoigne notamment la tempête Xynthia en 2010, forçant des milliers et des milliers d’individus à se déplacer, à cause de la catastrophe ou des prises de décisions d’ordre politique. Beaucoup plus récemment, l’an dernier, les fortes inondations en Asie, les sauterelles sur le continent africain ou encore les tempêtes puissantes en Europe et en Amérique ont fait également beaucoup de dégâts et engendré de forts mouvements de populations.