Le réchauffement va alourdir les vagues de froid ?

Si l’on prend en compte de façon intuitive que le bouleversement du climat provoque la hausse le nombre et la dureté des vagues de chaleur, le rapport avec les vagues de froid demeure plus que surprenant. Le froid intense comme celui qui s’est abattu aux USA dans l’État du Texas, en février de cette année, pourrait être causé par le réchauffement climatique de la zone Arctique, ayant comme conséquence l’étirement du vortex polaire.

Pour beaucoup de climato-sceptiques, les vagues froides sont une excellente occasion de contredire le réchauffement du climat actuel. Or, beaucoup d’études dévoilent un lien précis entre bouleversement climatique et perturbations liées à l’atmosphère pouvant optimiser les vagues de froid se déroulant dans l’hémisphère Nord. La dernière, apparue dans le célèbre magazine Science au début du mois de septembre, affirme que le réchauffement de l’Arctique, qui a lieu à un rythme deux fois plus rapide qu’en temps normal, engendre un « étirement » du vortex polaire. Il s’agit d’un courant atmosphérique circulaire qui se conçoit au-dessus du pôle Nord pendant la saison hivernale. Normalement, ce dernier contribue à l’isolement de l’air froid sur l’Arctique, ayant pour conséquence la conservation des latitudes moyennes des températures extrêmes.

L’étirement du vortex polaire, cause d’une vague de froid à venir

L’équipe, menée par Judah Cohen, climatologue de renom au Massachusetts Institute of Technology et directeur des prévisions saisonnières à la société Atmospheric and Environmental Research, a mêlé des informations d’observations et de différents modèles climatiques. Cela a permis d’en savoir plus sur les vagues de froid extrême arrivant dans des zones spécifiques du continent asiatique et de l’Amérique du Nord.

Jusqu’à maintenant, les hypothèses majeures pour comprendre le phénomène sont liées à la fonte de la glace en Arctique qui engendre un bref réchauffement climatique de la stratosphère. Effectivement, l’océan se révèle être plus sombre que la glace ou la neige. Ainsi, l’absorption de rayonnements de ce dernier est beaucoup plus conséquente. Ce réchauffement puissant et soudain peut ralentir, voire même totalement inverser le vortex polaire qui n’a alors plus de fonction de bouclier protecteur.

Le phénomène « d’étirement » du vortex polaire

Quand il y a étirement et ondulation du vortex polaire, il peut y avoir un échappement de l’air froid en direction de latitudes inférieures. Le nouveau rapport met en avant le phénomène d’étirement du vortex polaire, engendré par des événements saisonniers tels que de puissantes tombées de neige en Sibérie et la fonte des glaces dans les mers de l’océan (du Barents et du Kara).

Si on se fie aux experts, cet étirement serait le meilleur indicateur des vagues de froid aux USA. Notre modèle pourrait par conséquent offrir de meilleures prédictions et anticipations par rapport aux vagues de froid qui vont arriver.

Un lien de cause à effet compliqué à définir

À l’heure actuelle, le lien entre bouleversement climatique et vague de froid demeure assez ténu. Une autre étude de l’année dernière dévoile que la récurrence et la grandeur des tempêtes de neige en Amérique du Nord vont de façon sensible baisser dans un monde où les températures seront plus chaudes.

En fonction des prévisions du groupe Météo France, avec une hausse de température moyenne de 3,9 degrés à l’horizon 2100, il n’y aura quasiment plus de gelées hivernales dans l’ouest du pays alors qu’elles seront trois fois moins récurrentes dans l’est de la France et sur les reliefs.