Ocean Census et son projet fou de découverte d’espèces
28 mai 2023Ocean Census a entrepris un projet ambitieux : la découverte de 100 000 nouvelles espèces marines en seulement 10 ans ! Cette entreprise est d’autant plus complexe que la vie marine prospère en grande partie dans le secret, et nous ne connaissons qu’une infime partie des espèces qui peuplent les océans.
Le saviez-vous ? Désormais, il est possible de visualiser les profondeurs des lacs, mers et océans en 3D grâce à une animation 3D permettant de comparer les différentes profondeurs des étendues d’eau sur Terre !
La découverte de 100 000 espèces marines au cours de la prochaine décennie est-elle réalisable ?
Selon Ocean Census, la réponse est oui ! Cependant, cela nécessite des moyens considérables : une collaboration mondiale entre scientifiques annoncée le jeudi 27 avril, de nombreuses expéditions prévues, le tout dans le but d’accélérer le recensement des espèces marines. Cette mission, menée par des scientifiques britanniques et japonais, vise principalement à émerveiller le grand public en mettant en avant la biodiversité marine. En effet, il est plus difficile de protéger un monde que nous ne connaissons pas.
« Nous sommes engagés dans une course contre la montre pour découvrir la vie océanique avant qu’elle ne disparaisse pour les générations futures. Le recensement des océans permettra d’acquérir une immense richesse de connaissances librement accessibles, qui bénéficieront et soutiendront toute forme de vie sur Terre, pour le bien de l’humanité et de notre planète », a déclaré Yohei Sasakawa, président de la Fondation Nippon, qui finance partiellement ce projet, sur le site d’Ocean Census.
Programmes semblables
D’autres programmes similaires ont déjà vu le jour, tels que les Challenger Expeditions entre 1872 et 1876, ainsi que le Census of Marine Life, qui a permis de recenser 1 200 nouvelles espèces entre 2003 et 2010. Cependant, l’ampleur de l’initiative d’Ocean Census est sans comparaison, visant à découvrir dix fois plus d’espèces en une décennie. Le site explique qu’environ 2 300 nouvelles découvertes sont faites chaque année, un chiffre qui n’a pas évolué depuis les années 1800. Pourtant, seules 240 000 espèces marines auraient été découvertes sur les 2,2 millions d’espèces estimées.
Il est impossible de déterminer avec certitude combien d’espèces peuplent un écosystème, car certaines sont rares et d’autres sont difficiles à observer.
L’utilisation de la dispersion du matériel génétique dans l’environnement
Parmi les technologies qui seront utilisées pour atteindre l’objectif des 100 000 découvertes, on compte l’imagerie sous-marine à haute résolution, l’apprentissage automatique (machine learning) et les techniques de séquençage d’ADN. L’idée est d’accélérer l’identification et la classification des espèces. Selon Alex Rogers, directeur scientifique du projet et biologiste, « il faut actuellement de un à deux ans, voire plusieurs décennies, pour décrire une nouvelle espèce après sa collecte par des scientifiques. Mais grâce aux nouvelles technologies et au partage des connaissances par le biais d’approches basées sur le cloud, cela ne prendra que quelques mois ».
En plus de la découverte de nouvelles espèces, le projet vise à comprendre l’adaptation des écosystèmes marins face au réchauffement climatique. De nombreuses expéditions dans des zones de biodiversité majeures permettront d’approfondir nos connaissances, avec des résultats accessibles librement à tous les scientifiques. « J’espère qu’après 10 ans, nous aurons fait d’incroyables découvertes scientifiques, peut-être même identifié des écosystèmes entièrement nouveaux », a déclaré Alex Rogers lors de l’événement de lancement à Londres, le jeudi 27 avril, lors d’une interview avec CNN.