Multiplication des canicules d’ici trente ans !

Multiplication des canicules d’ici trente ans !

25 octobre 2023 0 Par Guillaume

D’ici 2050, la fréquence des canicules en France pourrait augmenter de deux à cinq fois par rapport à aujourd’hui. Les périodes de fortes chaleurs pourraient doubler, voire même connaître une hausse plus marquée.

Deux fois plus de vagues de chaleur dans trente ans

Durant l’été de 2023, la France a fait face à deux périodes de canicule, dont l’une s’est distinguée par son intensité et sa tardiveté. À mesure que le réchauffement climatique s’accélère, il est prévu que la fréquence des vagues de chaleur double, voire augmente davantage, au cours des trois prochaines décennies.

L’année précédente, en 2022, la France a subi pas moins de quatre épisodes de canicule, dont l’un a frappé de manière inhabituellement précoce en début d’été. Le pays a déjà subi un réchauffement de +1,7 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Cependant, selon les projections les plus récentes, la température moyenne en France pourrait augmenter de +2 à +2,5 °C d’ici 2050 par rapport à la période 1850-1900. Cette évolution climatique se traduira non seulement par une intensification des canicules, mais également par une multiplication des journées de fortes chaleurs.

Des vagues de chaleur désormais garanties tous les ans

En septembre 2022, une étude conjointe réalisée par Météo France et l’Insee met en lumière un fait alarmant : d’ici 2050, un Français sur sept pourrait faire face à plus de 20 jours de chaleur anormalement élevée chaque année. Dans les régions les plus touchées, on pourrait même enregistrer jusqu’à 19 nuits exceptionnellement chaudes annuellement au cours des trois prochaines décennies.

Avant 1989, les périodes de canicule survenaient en moyenne une fois tous les cinq ans. Toutefois, depuis l’an 2000, elles se produisent chaque année, selon les données fournies par Météo France.

Anticipons jusqu’à huit épisodes de chaleur intense par an d’ici 30 ans ! Au cours des trois prochaines décennies, le nombre de vagues de chaleur devrait doubler, laissant présager que chaque année la période estivale pourrait être ponctuée par une moyenne de quatre à huit épisodes de chaleur intense. Néanmoins, dans un scénario plus sombre où les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter de manière significative, le nombre de journées de forte chaleur pourrait être multiplié par cinq d’ici 2050, voire même par 10 d’ici 2100 !

Jusqu’à 50 degrés en Provence ?

En raison du bouleversement climatique imputé à l’accroissement des émissions de gaz à effet de serre induites par les activités humaines, la trajectoire des deux à trois prochaines décennies, voire au-delà, est déjà tracée, en fonction de l’efficacité des mesures pour ralentir l’élévation de la température moyenne mondiale. Cette situation exige une réponse urgente, selon Antoine Nicault, qui affirme : “La température de l’air a déjà augmenté d’environ 2 °C dans la région PACA par rapport à l’ère préindustrielle, contre 1,1 °C à l’échelle mondiale.” Le directeur d’AIR Climat prévoit que la Provence pourrait faire face à des périodes de chaleur excédant les 50 °C d’ici 2050.

Les répercussions de la multiplication de ces canicules affectent toutes les sphères, de la santé publique aux écosystèmes, en passant par l’économie. “Il ne faut en aucun cas sous-estimer ces vagues de chaleur”, insiste le membre du projet GREC-SUD. Parmi les effets, la problématique de l’eau se pose. À mesure que la température augmente, la demande en eau croît, que ce soit pour les individus vulnérables, les cultures agricoles ou les animaux. Toutefois, cette ressource fondamentale peut se raréfier lors de périodes de canicule, surtout si elle coïncide avec une période de sécheresse.

La maîtrise des émissions de gaz à effet de serre émerge comme la seule solution pour endiguer la fréquence croissante de ces incidents extrêmes. Cette bataille contre le dérèglement climatique requiert des actions tangibles pour s’adapter à ses conséquences. Même durant les périodes de canicule, les scientifiques foisonnent d’idées, allant de la végétalisation des zones urbaines à l’adoption de pratiques énergétiques plus économes.