Au Mali, la rentrée scolaire n’est pas pour tous
10 décembre 2023Alors que la nouvelle année scolaire a démarré le 2 octobre, certains élèves n’ont toujours pas repris les cours au Mali. Ils sont victimes de la dégradation de la situation sécuritaire dans leur pays, mais également des difficultés financières de leurs parents. Des initiatives se mettent en place pour aider le plus grand nombre à accéder à l’éducation.
Au Mali, la rentrée scolaire 2023-2024 a eu lieu le lundi 2 octobre dernier. Cela fait donc un mois aujourd’hui que les élèves maliens ont repris les cours. Mais, force est de constater que tous n’ont pas retrouvé le chemin de l’école. Pour deux raisons principales : La première, la situation sécuritaire du pays, qui s’est fortement dégradée ces derniers mois et les difficultés financières des parents d’élèves.
Plus de 15% des établissements fermés
A cause de ces combats, plusieurs enfants et leurs familles ainsi que leurs enseignants ont fui les régions du centre et du nord du Mali. Direction, les camps de réfugiés du sud ou au Niger. La guerre étant partie pour durer, ils ne reviendraient pas retrouver les salles de classe de sitôt. L’Unicef estime que plus de 1500 établissements sur les 9000 que compte le pays n’ont pas ouvert à la rentrée scolaire à cause du conflit en cours. Mais la situation sécuritaire n’est pas le seul problème pour les élèves.
La pauvreté s’accentue au Mali
Il y a aussi les difficultés financières des parents, qui ne peuvent pas scolariser leurs enfants, voire acheter des fournitures scolaires. La pauvreté au Mali s’est considérablement accentuée depuis le début de la crise multidimensionnelle en 2012. Elle a pris une ampleur effarante après les sanctions imposées par la communauté internationale aux autorités de la transition et au pays. Les partenaires internationaux exigent le retour des civils au pouvoir pour rétablir leurs aides. Une présidentielle devrait se tenir en 2024.
L’Unicef et fondation Maliba aux côtés des élèves
En attendant que la situation s’améliore, les organisations mondiales et nationales mettent en place des alternatives. L’Unicef, en particulier, propose des cours à distance via la radio ou les supports digitaux. Mais encore faut-il posséder les équipements ou outils nécessaires. La fondation Maliba, une association à but non lucratif malienne, apporte une première réponse. Elle distribue du matériel pédagogique aux élèves issus des familles les plus défavorisées.
Un Plan Marshall pour l’école du Mali
Cette organisation philanthropique réhabilite et construit également des salles de classe partout au Mali. Son fondateur Aliou Diallo, homme d’affaires et politique malien, va d’ailleurs jusqu’à payer le salaire des enseignants là où il le faut. Il a préparé un Plan Marshall, dans le cadre de la prochaine présidentielle, pour relever l’éducation nationale. Estimant que l’école est l’affaire de tous, il appelle tous les Maliens qui en ont le moyen à s’investir comme lui.
Faire de l’éducation une priorité parmi les priorités
Dans un message publié lors de la rentrée scolaire, Aliou Diallo a exhorté les autorités du Mali à ne pas laisser une frange de la jeunesse hors de l’école, « le lieu où le savoir, les bons repères et principes s’acquièrent ». Le PDG d’Hydroma croit aussi que l’avenir de son pays se joue au niveau du système éducatif, pas seulement sur le terrain militaire. « Les cadres de demain sortiront de nos écoles. Faisons en sorte que l’éducation de nos enfants soit une priorité parmi les priorités », a-t-il écrit.