L’IA, nouveau moteur de la transition énergétique américaine ?
21 décembre 2024MUFG Americas, la holding bancaire basée à New York, parie sur les besoins en centre de données pour stimuler la demande en énergies renouvelables aux États-Unis.
Alors que les inquiétudes sourdent quant au sort de la lutte pour la préservation du climat, avec le retour attendu de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier 2025, une voix rassurante émerge. Une sorte de cri d’espoir dans le désert.
Selon Kevin Cronin, PDG de MUFG Americas, les énergies vertes auraient de beaux jours devant elles aux États-Unis, malgré le changement de doctrine prévu à la tête du pays. “La nouvelle administration sera plus favorable aux énergies fossiles, mais cela ne signifie pas que les renouvelables vont disparaître“, a-t-il déclaré à Reuters.
Le patron de la branche américaine du plus grand groupe bancaire japonais met en avant le secteur technologique comme élément catalyseur, particulièrement l’intelligence artificielle (IA) en pleine croissance et tributaire de puissantes machines de calcul encore appelées centres de données (ou datacenter en anglais).
Il s’agit comme le nom l’indique, de centres géants de centralisation des données nécessaires à tous les services numériques.
Une soif d’énergie insatiable
Avec l’essor de l’intelligence artificielle, les besoins en puissance de calcul – et donc en énergie – explosent. Les modèles d’IA comme GPT ou DALL-E nécessitant des capacités de traitement impressionnantes.
“La capacité des centres de données va doubler d’ici 2030 et sécuriser une alimentation électrique fiable devient un élément de plus en plus stratégique dans le choix d’implantation des centres de données“, argue Kevin Cronin, alors que les géants de la tech se livrent également bataille sur ce front.
Pour cause, la multiplication rapide de ces datas centers force l’industrie à repenser fondamentalement ses stratégies d’approvisionnement énergétique. Une nécessité d’autant que les énergies fossiles sont de plus en plus abhorrées à cause de leur contribution aux émissions de gaz à effet de serre.
Une forte dynamique économique
L’analyse de MUFG traduit une réalité économique qui semble défier les contingences politiques. À en croire le groupe financier, même dans la perspective d’une administration Trump, ouvertement favorable aux énergies fossiles, la transition énergétique garderait son élan. C’est une vue particulièrement optimiste.
Car même s’il semble désormais fléchir certaines de ses positions sur les énergies vertes en partie en raison de la présence d’Elon Musk, le spécialiste des véhicules électriques, dans sa garde rapprochée, le nouveau chef de l’État américain reste un homme imprévisible.
“Les projets nécessitent plusieurs années et souvent plusieurs cycles électoraux pour être planifiés, financés et construits. Nous essayons de ne pas calquer notre stratégie sur des éléments hors de notre contrôle“, explique Kevin Cronin toujours à Reuters, comme pour signifier sa détermination à se concentrer sur les tendances du marché.