L’auto américaine joue son avenir électrique
4 janvier 2025Les constructeurs automobiles craignent qu’un revirement de Washington sous la présidence de Donald Trump à propos de la loi fédérale favorisant les véhicules électriques ne leur porte préjudice.
Avec le retour de Donald Trump au Bureau ovale, l’industrie automobile américaine pourrait vivre un chamboulement. Son engagement vers la transition écologique est en jeu. En effet, le nouveau président connu pour ses positions défavorables au climat, devrait revenir sur la législation fédérale qui promeut les véhicules électriques.
Initiée sous Barack Obama avant d’être renforcée sous l’administration de Joe Biden, cette réglementation impose des normes strictes sur les émissions de gaz d’échappement et la consommation de carburant de façon à ce que 56% des nouvelles voitures vendues sur le territoire soient électriques d’ici 2032, contre 9% actuellement.
Une prévision de l’agence de protection de l’environnement (EPA) soutenue par l’instauration via la loi sur la réduction de l’inflation (IRA) de 2022, d’un crédit d’impôt de 7 500 dollars pour l’achat de véhicules électriques.
Une position pragmatique
L’initiative qui vise à faire les émissions américaines de gaz à effet de serre, auxquels le transport contribue le plus, est exécrée par Trump. Il y voit notamment un “mandat démocrate” destiné à priver les Américains de leur liberté de choix en matière d’automobile.
Les observateurs s’attendent donc à une abrogation de la loi, une fois son retour à la Maison Blanche officiellement actée le 20 janvier 2025. Cette perspective n’est pas vue d’un bon œil par l’industrie automobile, qui n’a pourtant pas toujours pleinement soutenu ces règles environnementales.
Une position qui tient davantage du pragmatisme que d’un engagement envers la cause climatique. Les constructeurs automobiles redoutent en effet les conséquences financières d’un tel mouvement sur leurs affaires, ayant d’ores et déjà massivement investi pour l’éclosion de l’électrique.
Le jeu trouble de Tesla
À cet effet, le Center for Automotive Research, organisation à but non lucratif spécialisée dans la fourniture de données sur l’industrie, révèle au New York Times (NYT) que les trois principaux constructeurs américains que sont Ford, General Motors (GM) et Stellantis ont collectivement engagé 146 milliards de dollars dans la conception et la fabrication de véhicules électriques depuis 2021.
“Le pire de tout pour les constructeurs automobiles, plus encore qu’une réglementation contraignante, c’est un va-et-vient tous les quatre ans“, décrypte Stephanie Brinley, analyste pour le service Auto Intelligence de S&P Global Mobility, interrogée par le NYT.
Les industriels du secteur espèrent donc faire infléchir la position de Donald Trump sur le sujet. Mais les observateurs ne sont guère optimistes. D’autant qu’Elon Musk, désormais conseiller principal du nouveau président américain, semble peu enclin à défendre la réglementation actuelle malgré le bénéfice que pourrait en tirer Tesla, son entreprise de véhicules électriques.