Quand les expatriés japonais nettoient les rues de Paris

Quand les expatriés japonais nettoient les rues de Paris

2 septembre 2015 0 Par Adrien Rimena

recyclage, papier, carton, tri sélectif, énergie, eau, Nathalie Kosciusko-Morizet

Débarrasser les pavés et les squares de la capitale hexagonale des mégots et autres papiers gras qui y traînent, c’est la mission que s’est donnée l’association parisienne Green Bird. Composée uniquement d’expatriés japonais, cette association à but non lucratif organise une fois par mois depuis 2007 des opérations de nettoyage aux quatre coins de Paris.

Équipés de gants d’un jaune criard et de chasubles aux couleurs de l’écologie, ces expat’ originaires du Pays du Soleil Levant font depuis 8 ans la chasse aux déchets abandonnés sur le sol des sites emblématiques de la capitale (Champs-Elysées, jardin des Tuileries…) par les Parisiens et les touristes.

“Au Japon, les habitants sont éduqués à la propreté à l’école et nettoient autour de leur habitation”, explique aux journalistes du Parisien une de ces chasseuses de saleté, Yoshiko. “Nous n’avons pas la même mentalité. Même s’il y a une poubelle à proximité, les Parisiens jettent leur déchet par terre”, précise à regret Maïko, trentenaire également active dans les rangs de Green Bird.

Derrière cette initiative se cache un concept peu connu en France : le “nettoyage citoyen”. Cette pratique a vu le jour il y a quasiment 12 ans au Japon. La toute première équipe “d’oiseau vert” s’est en effet constituée en septembre 2003 à Shimo-Kitazawa, un des quartiers de l’arrondissement de Setagaya, à Tokyo. Depuis, la pratique est s’est ancrée dans la culture nippone.

“Le but, c’est que les gens prennent conscience du problème. Qu’ils se disent : pourquoi ce sont les Japonais qui nettoient les rues et pas nous?”, ajoute Yoshiko. Et l’initiative semble porter ses fruits auprès de la population de la capitale : de plus en plus de citoyens parisiens se joignent aux expatriés de Green Bird lors des opérations de nettoyage.

La propreté de la capitale devient ainsi une préoccupation visible par tous, à l’heure où les incivilités sont de plus en plus lourdement sanctionnées (à partir du 1er octobre, l’amende pour avoir jeté un mégot ou un papier gras en dehors des poubelles passera de 35 à 68 euros).