Etats Unis : Les étiquettes qualifiant le glyphosate de cancérigène désormais interdites

Les Etats Unis n’autoriseront plus les étiquettes qualifiant le glyphosate de cancérigène, a annoncé l’Agence américaine de protection de l’environnement. Elle juge irresponsable d’exiger la pose de telles étiquettes sur des produits commerciales.

« L’Agence sait que le produit ne pose pas de risque de cancer​ »

Les Etats Unis font un rétropédalage sur le glyphosate, l’herbicide de l’Américain Monsanto, propriété du groupe allemand Bayer. Désormais les étiquettes qualifiant le glyphosate de cancérigène ne sont plus autorisées sur le sol américain. C’est la décision prise par l’Agence américaine de protection de l’environnement. Celle-ci estime qu’il est « irresponsable d’exiger la pose d’étiquettes inexactes sur des produits » contenant du glyphosate. Elle juge cette mention carrément « fausse et trompeuse ». « L’Agence sait que le produit ne pose pas de risque de cancer​. Nous ne permettrons pas à la Californie de dicter la politique fédérale », a affirmé son administrateur, Andrew Wheeler, dans un communiqué.

En 2017, la Californie avait décidé que ce pesticide devait porter une étiquette le qualifiant de « cancérigène probable » pour s’aligner sur les conclusions du Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé, présentées deux ans plus tôt.

Une bouffée d’oxygène pour Monsanto et Bayer

La décision prise par l’agence est un bol d’air frais pour le géant agricole américain Monsanto, victime d’une vague de poursuites judiciaires pour son herbicide controversé vendu sous le nom commercial Roundup. Elle va surtout satisfaire la société mère allemande Bayer. Depuis le rachat de Monsanto, Bayer doit affronter de multiples procédures liées à l’herbicide du groupe américain, objet ces derniers mois de trois jugements défavorables en Californie, et désormais visé par plus de 18.400 requêtes aux Etats-Unis.

Le glyphosate au cœur d’un débat houleux en Europe

En Europe, le glyphosate est également au cœur des discussions. L’Autriche a été le premier pays a donné le ton en interdisant totalement cet herbicide après l’approbation par son Parlement d’un amendement bannissant l’herbicide « au nom du principe de précaution ». Mais les opposants au texte jugent cette interdiction contraire à la réglementation européenne. Après deux ans de débats houleux, les Etats membres de l’Union européenne ont autorisé le glyphosate en novembre 2017 pour cinq ans supplémentaires.

De son côté, la Commission européenne, organe exécutif de l’UE, avait mis en avant le feu vert de ses agences scientifiques. Malheureusement, l’indépendance de ces dernières a été mise en doute par des révélations de journaux selon lesquels leur rapport comporterait des passages copiés/collés d’un document de Monsanto.