L’épidémie de coronavirus, un symbole de l’impact de l’Homme sur l’environnement
5 mai 2020Alors que le bilan approche la barre symbolique des 250 000 morts, cette épidémie de coronavirus est, pour beaucoup de spécialistes, le symbole direct de l’influence négative de l’humain sur son environnement. Des chercheurs s’alignent même pour dire que cette épidémie ne pourrait être que la première d’une longue série si l’Homme de change pas ses habitudes de vie…
Une multiplication des zoonoses dans les dernières années
Les Zoonoses, à savoir les maladies qui se transmettent de l’animal à l’humain, ne sont pas nouvelles. Elles ont toujours existé et ce n’est pas ce qui inquiète les scientifiques. En effet, 60% des maladies infectieuses sont d’origine animale. Cependant, le problème plus important est que plus de 75% des maladies émergentes, à savoir Ebola, le VIH ou encore les grippes aviaires et surtout le coronavirus, sont d’origine animale.
Face à ce constat, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) fait le lien entre “l’émergence de maladies zoonotiques” et les “changements environnementaux” qui sont “habituellement le résultat d’activités humaines, de la modification de l’usage des sols au changement climatique“.
Même son de cloche du côté de Gwenaël Vourc’h la directrice adjointe de l’unité d’épidémiologie vétérinaire de l’Inrae, un institut de recherche public français. En effet, elle note que “la croissance de la population humaine et son utilisation toujours plus intense des ressources planétaires, la destruction d’écosystèmes de plus en plus nombreux multiplie les contacts entre espèces“, ce qui facilite par conséquent la propagation des maladies de l’animal à l’Homme, mais également de l’Homme à l’animal…
À cette multiplication des échanges s’ajoutent le changement climatique et la destruction des environnements qui viennent perturber les écosystèmes millénaires. Ainsi, l’élevage intensif et la multiplication des solutions médicamenteuses pour soigner les bêtes peuvent les faire développer des résistances et faciliter la transmission d’un virus de l’animal à l’être humain.
Une épidémie de type coronavirus devait arriver et ce ne sera pas la dernière
Jane Goodall, une primatologue britannique, notamment connue pour son travail sur les chimpanzés en Afrique, alerte le monde face à ces nouvelles menaces. “Il était prédit que ceci allait arriver, et ça va se reproduire jusqu’à ce que nous en apprenions les leçons“, déclare-t-elle. Elle insiste ensuite sur la responsabilité des Hommes dans cette crise, qui, ne respectant ni l’environnement ni les écosystèmes desquels il tire ses ressources, est en train de s’auto-détruire. Enfin, elle conclue sur “notre mépris de la nature et notre manque de respect pour les animaux avec lesquels nous devrions partager la planète“, mettant une nouvelle fois en avant l’incompatibilité de nos modes de vie avec la nature qui nous entoure.
[…] Cette pandémie met en exergue les conséquences néfastes de l’homme sur son environnement. Depuis de nombreuses années, l’humanité croit être en mesure de gérer les écosystèmes alors qu’il s’agit d’un système complexe. Les pathogènes dont les milieux ont été dégradés par l’action humaine entrainent le contact avec les animaux domestiques et l’homme. Le confinement a eu pour conséquence la diminution de la pollution. En effet, avec les déplacements restreints et l’arrêt de nombreuses usines, un peu partout dans le monde, on note aujourd’hui une baisse des émissions carbones et du réchauffement climatique. D’une manière ponctuelle, le confinement des hommes libère le reste des êtres vivants. Les poissons sont de retour dans les canaux de Venise, les dauphins s’aventurent dans le port de Cagliari et les oiseaux découvrent les villes sans danger. […]