Les papillons colorés sont touchés par le dérèglement climatique
22 octobre 2020La robustesse des papillons face au réchauffement climatique est dépendante des compétences qu’ils ont ou non afin de régler leur température corporelle. Cette dernière est liée à leurs dimensions mais également, plus surprenant, à la couleur de leurs ailes. Ectothermes, les papillons n’émettent aucune chaleur interne. En effet, leur température corporelle est dépendante seulement des échanges thermiques avec la nature.
Néanmoins, leur savoir-faire par rapport à la régulation change de façon conséquente en fonction des espèces. C’est en tout cas ce que dit le très célèbre Journal of Animal Ecology. Il y a des espèces qui sont dans l’obligation de se mettre à l’ombre dans le but de se protéger du soleil. De cette façon, ils parviennent également à régler leur température corporelle.
Papillons colorés : quatre mille espèces sauvages étudiées
Les papillons colorés souffrent plus du réchauffement du climat mais pas seulement. Le fait que les habitats naturels soient détruits est également un souci majeur. Ainsi, le nombre et la taille des îlots de fraîcheur de ces espèces diminuent d’année en année.
Dans le but d’évaluer comment les papillons affrontent les changements climatiques, les experts ont procédé à la capture de quatre mille espèces sauvages provenant de 29 espèces. Le recueil s’est déroulé il y a 11 ans en Grande-Bretagne, pendant plusieurs mois, puis neuf ans plus tard.
La température a été prise au moyen d’un tout petit thermomètre. Verdict : les espèces dotées des plus grandes dimensions, et de couleurs pâles, telles que par exemple le papillon blanc ou le « citron », ont une thermorégulation optimale puisqu’ils peuvent procéder à l’inclinaison de leurs ailes dans le but d’aiguiller la lumière du soleil. Ces différents spécimens et groupes de papillons, si on se fit aux experts, demeurent stables, voire en hausse.
La solution est la diversification des paysages
Au contraire, les espèces dotées d’ailes plus petites et plus colorées, comme par exemple le petit papillon cuivré, règlent nettement moins bien leur température, et sont dépendantes de l’ombre afin de pouvoir se rafraîchir. Leur nombre a par conséquent fortement chuté lors des quarante dernières années. Par exemple en Grande-Bretagne, les populations de papillons ont connu une forte diminution évaluée à près de deux tiers des espèces.
Si on se fit aux dires de Andrew Bladon, il est nécessaire de procéder à la diversification des paysages afin de protéger ces insectes essentiels à la pollinisation. Pour cela, il est notamment possible de faire en sorte que les fractions d’herbe soient plus hautes sur les pelouses – dans le but d’offrir de l’ombre. Autre possibilité : stopper la régularité des zones agricoles, grâce à des haies naturelles, des fossés ou encore des parcelles boisées.
Le diagnostic posé doit ouvrir la voie à des analyses plus poussées dans le but d’adapter les solutions pour les espèces devant faire face au changement climatique. Il faut qu’elles puissent se protéger face aux conséquences futures du réchauffement de la planète.
À quoi sert la coloration chez les papillons ?
Une aile de papillon est faite de deux membranes grandissant de manière indépendante avant de pouvoir se toucher : il y en a une qui est la face ventrale de l’aile et l’autre qui est la face dorsale. Sur chaque zone (ventrale et dorsale), on trouve deux couches d’écailles distinctes. La couleur des ailes des papillons est causée par ces toutes petites écailles.
La coloration a de nombreuses fonctionnalités chez le papillon. Tout d’abord, elle permet le camouflage, qui offre la possibilité de pouvoir se fondre dans la nature et de passer inaperçu pour les nombreux prédateurs. Autre utilité : l’effet de surprise. En effet, certains papillons dotés de couleurs ternes de camouflage au repos possèdent des ailes ultra-colorées sur la face extérieure qui, lorsqu’elles se déploient, font peur aux différents prédateurs, qui s’enfuient alors.