Conquête spatiale : la Chine et la Russie prévoient la construction conjointe d’une station lunaire

Conquête spatiale : la Chine et la Russie prévoient la construction conjointe d’une station lunaire

12 mars 2021 0 Par Adrien Rimena

 

La Chine et la Russie ont annoncé cette semaine la signature d’un mémorandum pour la construction conjointe d’une station lunaire. Le texte précise que ce projet sera ouvert à tous les pays intéressés. Mais, il ne fixe pas de calendrier pour sa mise en place.

Les Etats Unis veulent s’établir sur la Lune et s’accaparer ses ressources naturelles comme le permet le Space Act of 2015. La Chine et la Russie n’ont pas l’intention de regarder leur rival historique faire seul. Ces deux puissances ont annoncé cette semaine la signature d’un mémorandum pour la construction conjointe d’une station lunaire. Mais le texte ne précise pas s’il s’agit d’une base habitée sur la surface ou d’une station en orbite à proximité de la Lune. Il indique simplement plancher sur une station internationale de recherche pluridisciplinaire.

Un appel aux partenaires internationaux

La Chine et la Russie ouvrent le projet à tous les pays intéressés. Cet appel aux partenariats vise « à renforcer la collaboration en matière de recherche et à promouvoir l’exploration et l’utilisation de l’espace à des fins pacifiques dans l’intérêt de toute l’humanité », expliquent-ils dans le mémorandum. Implicitement, les deux puissances  cherchent à fédérer autour d’elles les pays émergent d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud scientifiquement et technologiquement avancés. L’on pense notamment à l’Inde, à l’Afrique du Sud et au Brésil.

On imagine que l’Agence spatiale européenne (ESA) pourrait se joindre à cet ambitieux programme, qui ui procurerait certainement d’importantes retombées économiques, scientifiques et surtout technologiques. Sur ce dernier volet, soulignons que le l’ESA gagnerait certainement à s’en inspirer pour la construction de sa future base permanente à la surface de la Lune. L’agence n’aura d’ailleurs pas des difficultés à s’intégrer au projet puisqu’elle coopère déjà très bien avec la Chine et la Russie sur plusieurs programmes d’exploration et d’observation de la Terre, ainis que sur des projets de vols habités.

La Chine monte en puissance, la Russie décroche

Le calendrier de construction de la station lunaire n’a pas encore été établi, ni le budget de l’aventure. Cependant, une feuille de route devrait bientôt être rendue publique. Elle fixera des objectifs calendaires avec, en point de mire, une date de mise en service, probablement dans le courant de la décennie 2030. Cette annonce intervient alors que la Russie semble à la traîne ces dernières années face aux multiples projets spatiaux d’autres États. Ce, bien que profitant d’une très grande expérience datant de la période soviétique. En 2020, le pays a même perdu son monopole sur les vols habités vers la Station spatiale internationale (ISS) après la première mission réussie de SpaceX.

Par contre, la Chine monte en puissance. Après avoir misé au début sur l’expertise russe, l’Empire du milieu a pu développer ses propres outils de recherche dès les années 2000. En février dernier, il a même réussi à placer sa sonde « Tianwen-1 » autour de la planète Mars. En décembre, elle avait également pu rapporter des échantillons de Lune. Par ailleurs, l’Agence spatiale chinoise prévoit la construction d’une base lunaire près du pôle sud, vers 2035. Elle compte ensuite installer une présence humaine prolongée et permanente entre 2036 et 2045.