Polluants éternels : un gigantesque futur scandale sanitaire
7 mars 2023Focus sur les PFAS. Que signifie ce nom un peu barbare ? Ces éléments chimiques essentiels pour le secteur industriel sont nocifs pour la nature et la santé de l’homme. Ces perfluorés ou polyflurorés possèdent des spécificités anti-adhésives ou anti-feu dans la terre, les rivières ainsi que les lacs.
Les « polluants éternels » englobent plus de 4 700 molécules, certaines étant pointé du doigt pour leur effet négatif sur la santé. Si on se fie à l’Organisation non gouvernementale Générations Futures, la pollution des eaux de surface par ces fameux PFAS est un phénomène global en France.
Une présence sous-estimée
Dans les eaux du pays, les PFAS sont présents. Ces substances chimiques toxiques appelées « polluants éternels », est sans aucun doute moindre selon le groupe Générations futures, qui nécessite une transparence optimale et leur proscription.
C’est l’association Générations Futures qui a mis sur le devant de la scène ce thème « essentiel » pour elle. Elle a dévoilé une étude sur le sujet, dévoilant une pollution globale des eaux de surface, rivières, lacs, étangs et autres étendues d’eau. Elle a effectué 13 000 échantillons dans les eaux de la totalité des départements français. Conclusion : environ quatre échantillons sur dix intègrent au minimum un polluant de type « éternel ». Point important : des recherches sont effectuées pour 18 substances.
Une pollution moins présente en 2011
Pour l’année 2011, l’Anses (il s’agit de l’agence de sécurité sanitaire), avait pour sa part mené une expertise sur ce sujet. Résultat : les eaux de surface étaient nettement moins touchées que de nos jours (à hauteur de 25%) ! Et lorsqu’on cherche, on finit toujours pas trouver. Presque la totalité des départements possèdent des traces de substances perfluoroalkylées dans leurs eaux. Or, il existe plusieurs exceptions : Dordogne, Tarn, Corrèze, sans oublier les DOM-TOM comme la Guadeloupe et la Martinique.
Autre mauvaise nouvelle : la pollution serait « sous-évaluée » puisque les recherches menées par cette Organisation non gouvernementale ne sont pas suffisantes et pas récurrentes dans le temps non plus. Ainsi, il est difficile de faire des comparaisons et d’en tirer des taux de comparaison. Durant le printemps écoulé, à la suite de la révélation de la chaîne France 5 d’une pollution conséquente dans la vallée de la chimie, à proximité de la Capitale des Gaules Lyon, un arrêté oblige de procéder à la surveillance de cinq polluants éternels dans les eaux. Or, cela ne suffit toujours pas. En tout, il y a 4700 molécules dans ce groupe !
Plus de transparence nécessaire
Les Organisations non gouvernementales nécessitent une plus grande transparence, au minimum sur une vingtaine de substances, les plus nocives. Un aspect lié à la santé publique.
Environ 1/3 de l’eau potable résulte des eaux de surface et ces polluants sont nocifs pour la nature et l’homme, même à moindre pourcentage : cancers, perturbations de la thyroïde et même baisse de la performance des vaccins sur les enfants pour certains.
Pour trouver une solution face à ce problème, l’UE veut agir. Ce vendredi, cinq pays, l’Allemagne, les Pays-Bas et les trois pays de la Scandinavie (Norvège, Danemark et Suède) vont soutenir une proposition pour restreindre la totalité de ces polluants. Prometteur.
Pour ce qui est de la France, le pays formalise un plan d’action pour définir leur utilisation. Le ministre de la Transition écologique actuel, nommé Christophe Béchu, a pensé à un plan pour régler cette absence d’informations. Le but est aussi que les comportements changent et que les interdictions atteignent le continent européen.
À l’heure actuelle, l’interdiction concerne seulement deux composés perfluorés. Il s’agit des PFOS (acide perfluorooctanesulfonique) depuis quatorze ans et des PFAO (acide perfluorooctanoïque) depuis trois ans. Or, cela en laisse énormément sur le carreau. Les associations et autres organismes craignent un gigantesque scandale sanitaire.