Changement climatique : la neutralité carbone, un objectif ambitieux pour l’UE

Changement climatique : la neutralité carbone, un objectif ambitieux pour l’UE

12 décembre 2019 0 Par La Rédac

 

La neutralité carbone, sujet de discussion des dirigeants européens ce jeudi à Bruxelles, doit permettre à l’Union européenne, et au-delà au monde entier, de contenir le changement climatique et tenter de limiter ses effets dévastateurs. Le « Pacte vert pour l’Europe » proposé mercredi 11 décembre par la Commission européenne, veut atteindre cet objectif à l’horizon 2050.

Qu’est-ce que la neutralité carbone ?

La neutralité carbone consiste pour un pays à ne pas émettre plus de gaz à effet de serre qu’il ne peut en absorber via par exemple les forêts, les sols ou les océans. Pour contenir le réchauffement climatique à 1,5°C, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) propose de faire chuter les émissions de CO2 à -45% d’ici 2030. Dans ce contexte, l’ONG britannique ECIU estime que seuls deux petits pays, le Bhoutan et le Suriname, ont déjà atteint la neutralité carbone en 2019. Les autres doivent donc suivre, en particulier ceux de l’Union européenne.

Le Royaume-Uni, la France, la Suède et la Nouvelle-Zélande ont inscrit dans la loi l’objectif de neutralité carbone en 2050 (2045 pour la Suède). D’autres Etats y réfléchissent encore.

Convaincre quelques réticents

Mercredi, la Commission européenne a proposé un « Pacte vert pour l’Europe » qui veut faire du continent, le premier climatiquement neutre d’ici à 2050, « tout en stimulant l’économie, en améliorant la santé et la qualité de vie des citoyens, en préservant la nature et en ne laissant personne de côté ». La Pologne, la Hongrie et la République tchèque, encore très dépendantes des énergies fossiles et en particulier du charbon, s’opposent à une telle législation. Mais le nouveau président du Conseil européen Charles Michel espère les rallier lors du sommet de jeudi.

Rien ne coûte trop cher pour sauver la planète

D’après la nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le « Pacte vert pour l’Europe » englobe « tous les domaines de l’économie, en particulier les transports, l’énergie, l’agriculture, le bâtiment et les secteurs tels que la sidérurgie, l’industrie du ciment, les TIC, le textile et les produits chimiques ». Il est censé représenter la « nouvelle stratégie de croissance » de l’Union européenne. Pour mettre en place cet ambitieux plan environnemental, Ursula von der Leyen demande 260 milliards  d’investissements supplémentaires par an. Or les négociations commencent à peine à entrer dans le dur sur le budget pour la période 2021-2027. Mais pour la présidente de la Commission européenne, ce financement s’impose. « Certains disent que le coût de cette transformation est trop élevé, n’oublions jamais ce que le coût de l’inaction serait », a-t-elle prévenu.