Green deal : qu’est-ce que cela va changer ?
20 décembre 2019Vers une Europe fédérale ? Le Green deal, autrement dit le “Pacte vert pour l’Europe” présenté le 11 décembre représente un point d’ancrage conséquent à la transition énergétique. Proposé par Ursula von der Leyen, le plan propose des solutions. Solutions qui pourraient aussi changer l’Europe.
Après l’échec de la COP
C’est d’abord l’histoire d’un échec. Celui de la COP 25 de Madrid. Après d’interminables négociations, le sommet organisé par le Chili à Madrid n’est parvenu à des accords concrets. Une problématique complexe d’autant que certains pays hors Union européenne n’ont pas joué le jeu. Pour autant et au sein de l’UE tout n’est pas perdu. Notamment car ce sommet a permis de prendre la mesure de la transition écologique qui s’annonce. Du dérèglement climatique toujours plus considérable. Ainsi ce sont des progrès qui cette année ont été faits. Particulièrement au niveau des banques qui comptent passer à de la finance verte. La BEI, la banque européenne d’investissement réfléchit d’ailleurs à un investissement conséquent dans le domaine de l’énergie. Autre mesure le parlement européen à lui adopté une posture plus ferme et décisive, avec le décret d’un état d’urgence climatique au sein de l’UE. Des mesures qui démontrent aux citoyens européens la volonté de l’institution continentale de s’engager dans la transition écologique.
Un Green Deal dans la même dynamique
Ainsi ce pacte vert au niveau de l’Europe s’insère dans la même dynamique. Daté du 11 décembre, il se présente comme le fer-de-lance de la lutte contre le climat à l’échelle européenne. Et pour cette raison il compte proposer un ensemble de mesures, ainsi que de loi ou de projets de loi, prenant en considération l’ambition et la dynamique actuelle, pour l’amener à des niveaux plus élevés. En outre il sera question de proposer des mesures plus strictes, plus fermes même pour toujours tirer l’ambition des pays de l’Europe vers le haut.
Proposé par Ursula Von de Leyen le Green Deal a eu le mérite de séduire la majorité des politiques, qui contrairement au Brésil ou aux États-Unis n’ont pas plombé le Green Deal. Des ambitions qui ne seront sans doute pas suivies par 100% des eurodéputés.
Green Deal et fédéralisme compatible
Ainsi pour garder une ambition conséquente, le Green Deal aurait besoin d’un fédéralisme ouvertement affiché. Un fédéralisme qui permettrait des décisions d’ensemble et à l’échelle européenne, pour permettre justement un consensus global sur la transition écologique. Un fédéralisme critiqué par certains.
Quoi qu’il en soit, les objectifs affichés demeurent ambitieux. En effet à l’arrivée 2050 l’ambition serait une neutralité carbone. Des objectifs ratifiés à l’échelle européenne mise à part la Pologne qui n’a pas souhaité s’aligner, notamment à cause d’une transition énergétique qui pourrait poser problème à certaines industries. Certains pays de l’UE utilisant par exemple majoritairement le charbon. Et même si le Green Deal prévoit ces cas de figure, certaines voix se montrent discordantes, tant les enjeux à l’échelle nationale demeurent grands. Ainsi et comme lors de cette COP 25 l’enjeu majeur sera de concilier les différentes ambitions nationales, à celle plus grande d’un continent. Chose qui promet d’être complexe, d’autant plus dans une Europe disposant de courants politiques différents et puissants. Sans compter les fortes inégalités nationales qui promettent encore des débats.
Le Green Deal avec un budget se montant à 250 ~ 300 milliards d’euros devra de toute façon trouver des moyens de financements pour parvenir à atteindre son but. Un budget qui là aussi posera problème, même si des solutions sont avancées. Et c’est peut-être le point à retenir : à la différence de la COP 25 qui s’est tenue à Madrid, la majeure partie des États de l’Union européenne sont prêts, et démontrent leur volonté de s’insérer durablement dans cette transition énergétique.