Aviation : vers l’émergence d’une filière de biocarburants durables en France

Aviation : vers l’émergence d’une filière de biocarburants durables en France

27 janvier 2020 0 Par Henri Sorenson

 

La ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne et le secrétaire d’Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, ont lancé lundi au siège d’Airbus à Toulouse, un appel à manifestation d’intérêt en faveur de l’émergence d’une filière de biocarburants durables pour l’aviation en France.

« Il y a urgence à agir et à accélérer la transition écologique de l’aérien »

La ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne et le secrétaire d’Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, ont lancé ce lundi la « feuille de route nationale pour le développement des biocarburants aéronautiques durables ». C’était au siège d’Airbus à Toulouse, en présence de Guillaume Faury, président du constructeur européen, et des représentants de Total, Suez et Safran. Elisabeth Borne a souligné que l’aviation représente aujourd’hui 2 % des émissions de CO2 à l’échelle mondiale. « C’est un secteur qui se développe, dans 20 ans le trafic aérien pourrait avoir doublé et évidemment il n’est pas question que les émissions des gaz à effet de serre augmentent », a-t-elle ajouté.

Djebbari a rappelé que « depuis quelques mois, l’aviation a vu se ternir son image, assez brutalement, au gré des débats environnementaux et sociétaux ». Certains concitoyens ont même décidé de ne plus prendre l’avion, dans un contexte de « Flight shaming » (« honte de prendre l’avion »). C’est pourquoi, « Il y a urgence à agir (…) et à accélérer la transition écologique de l’aérien », a affirmé Mme Borne.

Un cadre de « soutien durable » aux acteurs privés du secteur après l’AMI

La feuille de route énergétique qui donne un cadre à l’action de l’Etat, « fixe un seuil d’incorporation de 2 % de biocarburant à l’horizon 2025, de 5 % en 2030 et tend au 50 % en 2050 » dans le transport aérien, a précisé M. Djebbari. Parmi les pistes envisagées : l’utilisation des huiles usagées, des déchets végétaux et agricoles, ou encore de carburants à base d’algues.

Mme Borne estime que les biocarburants doivent être véritablement durables, sur l’ensemble de leur cycle de vie. « Ils ne doivent en aucun cas entrainer directement ou indirectement de la déforestation ou entrer en concurrence avec les usages agricoles », a-t-elle souhaité.

Un cadre de « soutien durable » aux acteurs privés du secteur sera défini une fois que ceux qui répondront à l’AMI (appel à manifestation d’intérêt) auront fait leurs propositions, d’ici au 30 juin, selon Mme la ministre.