Pollution de la Seine par Lafarge : quelles conséquences ?

Début septembre de cette année, une enquête menée par le groupe Europe 1 a permis de découvrir que le célèbre cimentier Lafarge est la cause d’une pollution régulière. En effet, la société verse du béton et du plastique directement dans la Seine. Si on se fit aux renseignements du média et à une vidéo filmant l’un des sites du groupe, la société rejette dans le fleuve de façon volontaire, à Bercy, des fragments de ciment ainsi que des tiges de fibre plastique. Il a également été révélé qu’un autre site de la société polluait la Seine, en versant du béton depuis des années, le site concerné étant cette fois-ci le pied du Pont Mirabeau.

Actuellement, l’affaire fait beaucoup de bruit. L’Office français de la biodiversité a pris la décision de porter plainte. Idem pour la Mairie de Paris. Afin de se défendre, le groupe Lafarge a reconnu ses pratiques. Or, il dit que ces déversements ne sont pas intentionnels. En effet, la société affirme qu’il y a eu une dégradation délibérée, mais externe. Ainsi, l’écoulement était par conséquent temporaire.

Des écoulements nocifs pour l’environnement

Dans les eaux usées déversées par l’entreprise, il y a notamment du béton, se présentant sous une forme laiteuse. Ce genre de matériaux est extrêmement nocif pour l’environnement. En effet, ce béton peut s’attaquer aux plantes mais aussi intoxiquer les poissons. Au fil du temps, cela engendre une pollution chimique. Il faut savoir que les eaux possèdent un pH, cela faisant partie des spécificités essentielles d’un écosystème marin (telles que par exemple la température ou le taux d’oxygène). Ainsi, il y a des espèces qui sont faites afin d’évoluer uniquement à un certain Ph. Ce dernier se révèle être extrêmement sensible à l’intégration de divers matériaux, qui lorsqu’ils sont ajoutés en quantité conséquente, peuvent le faire évoluer (le Ph diminue ou augmente). Or, cela modifie l’écosystème et présente un grand danger pour les espèces.

Dans un rapport dévoilé il y a deux ans, l’Office français de la biodiversité affirmait que des matériaux tels que par exemple le ciment et le béton (en prenant en compte la laitance engendrée) peuvent provoquer des écoulements superficiels nocifs. S’il y a des fuites, cela peut même être dangereux pour les salariés présents sur les chantiers. En effet, de tels matériaux peuvent engendrer des irritations et des brûlures (tout comme chez les animaux), voire même dans certains cas mener jusqu’à la mort.

Et pour ce qui est des fibres synthétiques ?

Concernant les fibres synthétiques, que sont ces fameuses tiges en plastique également présentes dans les déversements, ce genre de pollution engendre une multitude d’éventuels impacts. Un des principaux problèmes est le temps que met le plastique à disparaître : des dizaines, voire même des centaines d’années. Ainsi, ce dernier a largement le temps de libérer des éléments toxiques dans les milieux aquatiques, au fil de sa lente division en microparticules. Autre souci majeur : les poissons se nourrissent de ces plastiques, puisqu’ils pensent avoir affaire à de la nourriture. Ainsi, cela peut malheureusement les blesser gravement, voire même les mener à la mort.

L’enquête permettra d’évaluer l’impact de la pollution de Lafarge

À l’heure actuelle, il n’est pas possible de définir l’impact précis sur l’environnement de ce déversement. En effet, les conséquences d’une telle pollution dépendent de divers aspects comme les composants déversés, la durée de la pratique ou encore le milieu dans lequel cette dernière a lieu. Il n’y a que l’enquête qui offrira la possibilité de déterminer l’étendue totale du souci. Une chose est certaine : à cause de la nature des substances concernées, ce déversement engendre de lourdes conséquences sur la faune et la flore.

La situation est encore plus surprenante puisque le béton est un des matériaux dont le recyclage est possible, quasiment à l’infini : plutôt embêtant pour un des leaders du marché …