D’ici 2100, ces tous petits pays insulaires pourraient entièrement avalés par les eaux

D’ici 2100, ces tous petits pays insulaires pourraient entièrement avalés par les eaux

7 février 2023 0 Par Guillaume

Cinq zones du Pacifique, les Maldives, les îles Tuvalu, Marshall, Nauru et Kiribati, pourraient ne plus exister dans plusieurs décennies. La raison ? La montée des eaux est causée par le dérèglement du climat.

D’ici 2100, si on se fie à un rapport des spécialistes climat de l’Onu (Giec), ces cinq territoires du Pacifique et leurs 750 000 âmes pourraient donc voir leurs habitations avalées par les eaux.

Alors que le seuil de la mer a grimpé de 15 à 25 centimètres depuis 1900 – dans certaines zones tropicales essentiellement – si l’augmentation des rejets se poursuit au rythme actuel, le niveau des mers pourrait subir une hausse d’environ un mètre autour des îles du Pacifique et de l’océan Indien d’ici la fin du siècle.

L’exemple de l’archipel des Maldives

Cette terre se situe sur l’île de Vilingili dans l’atoll Addu. Sa spécificité ? Elle possède le plus bas point culminant du globe. La zone est formée de 1 200 îles et îlots. Saviez-vous que cette palette d’atolls et lagons unique au monde, 137 îles ont été données à des sociétés hôtelières pour une durée s’approchant des cinquante ans ? Il faut dire que ces îles de paradis font rêver beaucoup de touristes. Ainsi, le tourisme de masse s’invite dans ce coin des Maldives. Sur un an depuis le début 2022, 1,15 million de visiteurs ont été comptés.

Quelles sont les nationalités les plus représentées dans ce territoire du monde ? Dans l’ordre, on trouve les Indiens, les Russes, les Anglais, les Allemands, les Italiens et les Français. À Malé, la capitale du pays, l’aéroport accueille entre huit et seize vols chaque heure, en pleine journée. Une fréquentation conséquente donc. Or, cela a un fort impact écologique. Ainsi, pour faire prendre conscience du risque environnemental, le président de l’époque, dénommé Mohamed Nasheed, a eu une idée pour le moins atypique : réunir des ministres et tenir un conseil sous … l’océan ! Les politiques, pour l’occasion, s’étaient dotés de combinaisons et de bouteilles de plongée, le but étant de promouvoir le tourisme responsable.

Ainsi, dans les établissements hôteliers, on ne trouve plus de sacs et de bouteilles en plastique. Et il n’est pas autorisé de mettre des déchets dans les eaux.

Contre la montée des eaux, accélérée par le réchauffement climatique, les résidents de l’atoll corallien de Kiritimati, faisant partie de la république des Kiribati, ont façonné une digue en pierre pour combattre ce phénomène. Vous l’aurez compris, dans les Maldives, chacun agit à son niveau pour protéger l’environnement et protéger les terres.

Autre exemple : Funafuti, un atoll de l’archipel de Tuvalu

Mis en danger à cause de la submersion, les douze mille habitants de Funafuti se sont penchés sur des solutions pour que leurs cultures et leur identité continuent à prospérer dans le temps même s’ils sont amenés à disparaître.

Une piste pour le moins originale est de concevoir un jumeau numérique de la zone dans le métavers. Cela offrirait la possibilité de conserver une trace de ces terres … sans pour autant parvenir à sauver sa population.

Il est impossible d’effectuer une numérisation des personnes, pointe du doigt un haut-commissaire. Ce dernier a rappelé qu’il était plus important de sauver des vies. Durant la COP26 s’étant tenu à Glasgow en Ecosse, Simon Kofe, le ministre des Affaires étrangères du pays, avait parlé dans une situation atypique : avec de l’eau jusqu’aux genoux, le but étant d’avertir sur le danger d’engloutissement de ses terres.

Le Premier ministre des Tuvalu, un dénommé Kausea Natano, et le président des îles Marshall David Kabua, avec l’appui d’Etats tels que l’Allemagne, les USA et le Canada, ont présenté lors de l’Assemblée générale de l’Onu (ayant eu lieu aux Etats-Unis à New York), début septembre de l’année dernière, un concept unique. Ce dernier est nommé « Nations montantes ». Son but est de sauvegarder leur patrimoine contre le danger existentiel causé par le dérèglement du climat.

Tuvalu, Kiribati et les îles Marshall somment à passer un accord assurant leur « existence de manière continuelle », en plusieurs aspects : appuyer l’engagement de la communauté internationale à assurer leur souveraineté ; concevoir un programme d’adaptation afin de protéger leurs modes de vie ; monter un répertoire permettant de sauvegarder le patrimoine matériel et immatériel du territoire et décrocher le statut de Patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco avec le soutien de différents Etats.

Les Îles Marshall

Cet endroit a été propriété allemande et japonaise avant d’être pris par les Américains en 1944. Par la suite, ces îles furent connues pour être devenues des lieux de tests nucléaires. Entre les années 1946 et 1958, pas moins de 67 essais ont eu lieu sur les atolls de Bikini et d’Eniwetok, tout cela ayant débouché sur une gigantesque décharge nucléaire dotée d’un dôme de béton désormais dégradé.

L’armature radioactive, dont la comparaison peut être faite avec un « cercueil », est mise en danger par la montée des eaux engendrée par le dérèglement du climat. D’ailleurs, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a formalisé l’adoption en octobre de l’année dernière d’une résolution. Son but est de permettre aux Îles Marshall de demander réparation en obtenant justice par rapport aux terribles effets des essais nucléaires américains sur leurs terres.