Une facture écologique pour l’implantation des data centers en Malaisie

Une facture écologique pour l’implantation des data centers en Malaisie

18 janvier 2025 0 Par La rédaction

Le pays d’Asie du Sud-Est va instaurer une taxe spéciale à destination des géants technologiques désireux d’y installer leurs centres de données.

En Malaisie, il faudra désormais investir davantage pour la création de data centers (centres de données, en français). Ces gigantesques abris destinés aux ordinateurs et autres machines de calculs indispensables pour le secteur de la tech, sont en effet devenus partie intégrante du pays.

Avec plus de 16 milliards de dollars d’investissements promis au cours de la dernière année, cet État s’impose comme un hub technologique majeur, grâce notamment à l’explosion en cours de l’intelligence artificielle (IA).

Johor, état du sud malaisien notamment proche de Singapour, apparaît comme le marché des centres de données à la croissance la plus fulgurante en Asie du Sud-Est, d’après l’Indice mondial des centres de données 2024 de DC Byte cité par le site américain d’information CNBC.

Une pression environnementale insoutenable

Ainsi, d’Amazon à Nvidia en passant par Google, Microsoft ou encore ByteDance, tous les géants de la tech embarqués dans cette course effrénée vers l’IA, veulent avoir un centre sur place.

Au risque d’accroître le défi environnemental inhérent à ces infrastructures réputées extrêmement gourmandes à la fois en énergie et en eau. Des ressources qui, comme on le sait, ne sont pas intarissables.

À Johor où on dénombre actuellement 22 centres de données en activité et huit autres en construction, cette consommation massive menace l’équilibre écologique local. D’autant que les firmes concernées ne sont pas toujours scrupuleuses quant au respect de leurs engagements environnementaux.

Par ailleurs, la Malaisie n’est pas à l’abri de catastrophe climatique d’ampleur. “Nous ne voulons pas n’importe quel data center, mais s’il s’accompagne d’IA ou d’une autre technologie de pointe, alors nous les examinerons“, indique Nik Nazmi Nik Ahmad, ministre des Ressources naturelles et de la durabilité environnementale, cité par le Financial Times (FT).

Un modèle de transition écologique

Il promet ainsi d’être désormais plus regardant dans le choix des entreprises porteuses de projets de création de centres de données. “Ces entreprises sont prêtes à payer plus cher pour leurs ressources, alors utilisons ce levier pour développer nos énergies renouvelables“, explique-t-il à propos de cette nouvelle taxe.

Elle vient s’ajouter à un système déjà en place depuis plusieurs mois et invitant les opérateurs de data centers à s’approvisionner directement auprès des producteurs d’énergie verte. De quoi court-circuiter le réseau traditionnel.

Cette approche présente un double avantage : inciter les entreprises technologiques à investir dans les énergies propres tout en finançant le développement des infrastructures renouvelables du pays.

L’ambition est, d’après le Financial Times, de porter la part de cette ressource dans le mix énergétique du pays à 70% d’ici 2050, contre 25% actuellement.