La Californie face à l’assaut anti-écologique de Trump

La Californie face à l’assaut anti-écologique de Trump

26 janvier 2025 0 Par La rédaction

L’État de la côte ouest américaine doit défendre son équilibre environnemental face à l’offensive du nouveau locataire de la Maison Blanche. En cause, l’équation entre les besoins en eau et la nécessaire préservation d’un écosystème aquatique réputé fragile.

Entre le nouveau président américain Donald Trump et la Californie, la cohabitation promettait d’être houleuse. Pour cause, ce territoire de la côte Pacifique, un des États avant-gardistes sur la protection du climat, symbolise tout ce que l’occupant du Bureau ovale exècre.

Les développements récents illustrent déjà cette tension attendue de plusieurs observateurs. Alors que les Californiens sont en proie à des épisodes de plus en plus violents d’incendies, amplifiés par la sécheresse, Trump y voit les conséquences des choix politiques du gouverneur Gavin Newsom.

À l’en croire, l’élu démocrate favoriserait la propagation des feux à travers sa stratégie de répartition de l’eau peu insuffisante à l’endroit des fermes notamment.

“Los Angeles dispose d’énormes quantités d’eau disponibles. Il leur suffit de tourner la vanne”, a déclaré plutôt cette semaine en référence à cette ville du sud californien particulièrement touché par les incendies en cours.

L’éperlan du delta en bouc-émissaire

Il y a d’énormes quantités d’eau, d’eau de pluie et d’eau de montagne qui arrivent avec la neige, qui descendent quand elle fond, il y a tellement d’eau qu’ils la rejettent dans l’océan pacifique“, a poursuivi le président américain, dont les propos sont rapportés par le Washington Post.

Il pointe notamment du doigt, un poisson nommé l’éperlan du delta, que Newsom serait accusé de favoriser par la distribution d’eau au détriment des populations locales. D’où le mémorandum au titre évocateur : “Les humains avant les poissons », signé par ses soins dès son investiture du 20 janvier, ordonnant une redirection de l’eau vers les zones urbaines et agricoles.

Pour comprendre cette tirade de Trump contre ce poisson argenté très modeste, mesurant environ 5-7 centimètres de long – à peu près la taille d’un doigt –, il vient d’en comprendre l’importance. Historiquement, l’éperlan du delta était l’une des espèces les plus abondantes dans le vaste réseau d’eau douce et salée au cœur de la Californie.

Une vraie-fausse solution

Il servait ainsi de “poisson-fourrage”. C’est-à-dire une source de nourriture essentielle pour de nombreuses autres espèces, dont les oiseaux aquatiques, les poissons plus grands, et même les humains qui le pêchaient autrefois.

Mais le détournement massif d’eau douce pour l’agriculture et les villes, la pollution des eaux ainsi que la modification des zones humides naturelles ont fait décliner sa population ces dernières années. À tel point que les scientifiques peinent à en trouver lors de leurs études.

De fait, priver davantage ce poisson d’eau, serait une catastrophe écologique, d’après les experts. Ces derniers indiquent par ailleurs que les problèmes d’approvisionnement lors des récents incendies sont davantage liés à des pics de demande qu’à un manque d’eau en amont.